Sélection de ressources pour le programme de spécialité LLCER italien de première
Le programme de langues, littératures et cultures étrangères (classe de terminale) est paru au Bulletin officiel spécial n°1 du 22 janvier 2019.
En classe de première, le programme de langue, littérature et culture est décliné selon deux thématiques : « Imaginaires » et « Pouvoirs et contre-pouvoirs ».
La thématique « Imaginaires » privilégie une approche métaphorique et esthétique du réel tandis que la thématique « Pouvoirs et contre-pouvoirs » adopte une approche philosophique, historique, sociologique et politique du réel.
Aussi les deux thématiques n’ont-elles pas vocation à être traitées de manière consécutive dans le courant de l’année mais de manière croisée pour développer une pensée analytique, indépendante, créative et critique. Les choix sont opérés également en fonction d'une progression linguistique raisonnée.
Chaque thématique comprend quatre axes d’étude pour lesquels des suggestions d’objets d’étude sont proposées en fin de ce programme.
Les axes d’étude permettent d’aborder les grands courants littéraires comme les épisodes historiques fondateurs de la langue et de la culture italiennes. Ils ont vocation à inscrire les objets d’étude dans une problématique destinée à nourrir la réflexion individuelle et collective.
Les objets d’étude, sur lesquels un regard distancié est porté, sont éclairés par une approche historique et socio-culturelle qui permet, par la diachronie, de les situer dans une société vivante et dans une chronologie porteuse de sens. Ils permettent de rendre compte des paradoxes du pays et non de véhiculer les stéréotypes.
L’étude de la langue et de la culture italiennes prend appui sur une grande variété de langages artistiques d’hier et d’aujourd’hui propres au patrimoine littéraire et culturel italien : littérature (récit, théâtre, poésie, etc.), arts plastiques, graphiques et visuels (cinéma, peinture, sculpture, bande dessinée, photographie, etc.), musique, chanson et opéra.
L’objectif essentiel consiste à faire comprendre la singularité du regard que la langue, la littérature et la culture italiennes portent sur le monde et sur elles-mêmes.
Thématique « Imaginaires »
Étroitement liée à l’imagination, la thématique est sous-tendue par les concepts de ratio et imaginatio, et leur opposition souvent constructive entre pratique de la raison et encouragement de la faculté imaginative. En tant que processus et pouvoir intérieur de façonner des images, l’imagination — de même que les imaginaires qui en découlent — établit un rapport particulier et médiatisé avec la réalité : en partant bien de cette réalité et des images sensibles qu’elle a offertes et permis de constituer, la force imaginative crée un autre monde. C’est ainsi que fonctionne la distinction établie dans l’Antiquité entre mimesis et phantasia, la première soucieuse d’imiter la réalité, la seconde de la modifier, de la recréer ou d’en créer une autre. Aux images de ce qui a été perçu (phantasia) la faculté de l’imagination ajoute, dans sa pratique la plus créatrice, les images d’images (phantasmata). Les représentations imaginaires créent ainsi un écran entre le réel et son image.
Immagine / immaginazione / fantasia / fantasma : autant de termes de la langue italienne qui ont fructueusement nourri la tradition littéraire et culturelle en se rapportant à la représentation d’objets sensibles et / ou à l’élaboration de figures et réalités fantastiques, construites par l’esprit humain, et ce, éventuellement hors de tout contrôle de la conscience.
De l’adjectif immaginario qui renvoie habituellement à des choses vivant uniquement dans le monde des images, dotées seulement d’une réalité psychique, dérive le concept d’imaginaire. Selon les cas, il est utilisé pour indiquer les constructions mentales, les désirs, les besoins physiques, les espoirs, les songes, par lesquels les individus et les sociétés interprètent l’existence, dans ses aspects quotidiens, hors de toute activité pratique, hors de toute connaissance critique et rationnelle.
Enfin, l’imaginaire, composante fondamentale de l’activité psychique de chaque individu, est également à l’œuvre dans les systèmes culturels et dans la sensibilité collective. Ainsi, de façon plus large, par imaginaire, on peut entendre l’ensemble des éléments imaginés et fantastiques, les figures et personnages, les inventions et les désirs, les situations narratives sur lesquels s’est construite, à différentes époques, la représentation que l’Italie propose d’elle-même.
Axe d’étude 1 : Espaces imaginés
Cet axe d’étude cherche à cerner les limites et à explorer les frontières de l’espace imaginaire italien, collectif et intime, empreint de moralité chrétienne ou païenne, qu’il soit chanté, rêvé, projeté, peint, construit ou incarné.
L’histoire longue et mouvementée de peuplements successifs et juxtaposés, de conquêtes et d’invasions, de dominations et d’assujettissements du territoire italien – un espace ouvert à la fois sur des mondes maritimes et continentaux – fait de l’Italie un objet d’étude passionnant à parcourir, car depuis toujours hanté par le besoin de se représenter ou de se projeter, et d’imaginer ou d’arpenter d’autres lieux. C’est ce désir de l’ailleurs qui anime aussi bien les auteurs des représentations utopiques, que les aventuriers au long cours, ou encore les laissés-pour-compte rêvant d’un monde meilleur dans le giron italien ou loin du sol natal – quitte parfois à prendre le risque de voir leurs illusions déçues ou détrompées.
À travers l’étude par exemple des espaces imaginés de la cité, idéale ou corruptrice, en explorant les mondes nouveaux (re)découverts par les hommes de lettres ou de sciences italiens à toutes les époques, en suivant les pas des pèlerins, des voyageurs et des migrants à toutes les échelles (interne à la cité ou à la société, en Italie, hors d’Italie), on peut s’interroger sur la part de l’imaginaire et du réel dans la construction et la représentation des chemins et des territoires qui s’offrent à leurs pionniers et messagers, et sur leurs résonnances dans le temps long.
Objets d’études |
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Ressources sur la Clé
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Igiaba Scego, Oltre Babilonia (fiche de lecture)
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Ali Farah, Madre piccola (fiche de lecture)
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Calvino, un art du vertige (conférence)
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Formes de l'utopie chez Calvino et Elio Vittorini. Un parcours historique (conférence)
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Dietro le Cosmicomiche, gli altri mondi di Italo Calvino (article)
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La specularità in Calvino (article)
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M. G. Mazzucco, L'architettrice (fiche de lecture)
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À la recherche du Pays de Nulle-Part. L’œuvre de Pier Paolo Pasolini au prisme de l’utopie (article)
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La ville de Florence à l'époque de Dante (article)
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À la redécouverte des banlieues romaines : la tension entre humilis et sublimis chez Pasolini (article)
Axe d'étude 2 : Re-présenter le réel
Re-présenter le réel, c’est le porter à la conscience par une image, au sens large de ce terme, et donc l’imaginer.
Les enjeux culturels et politiques, esthétiques et philosophiques de la question de la représentation du monde alimentent la pensée italienne à travers l’histoire et méritent d’être observés dans leurs spécificités.
L’art italien est un généreux créateur d’images dans les domaines variés de l’iconographie (le dessin, la peinture, la sculpture, la photographie, etc.) aussi bien qu’en littérature, au cinéma ou en musique. Loin de se limiter à la recherche de la reproduction, de l’imitation fidèle, il vise à imiter la nature pour en exalter la beauté autant que pour accéder à sa connaissance la plus parfaite possible.
Les apports italiens à « l’invention » et au développement des règles de la perspective illustrent par ailleurs la révolution de l’instauration d’un point de vue qui donnera au sujet, à l’homme, une position centrale dans le monde.
« La pittura è cosa mentale », écrivait Leonardo da Vinci. Entre l’objet représenté et son image, le rapport s’enrichit de la nécessité de re-présenter la complexité de la réalité la plus intime et de l’universel d’une italianité multiforme. Ainsi l’image peut-elle acquérir des valeurs symboliques, métaphoriques, mystiques, psychanalytiques, se faisant révélatrice de vérité, quitte à exagérer, ou rêver, les contours de ce qu’elle représente.
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Ressources sur la Clé
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Leopardi e la letteratura cosmica degli anni Sessanta: l’esempio di Calvino e Landolfi (article de Rosanna Maggiore, 24/09/2015)
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Dal viaggio immaginario alla fantascienza : Landolfi, Solmi, Zanzotto "In una rete di linee che si intersecano" (article de Rosanna Maggiore, 11/09/2015)
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"Di pensier in pensier, di monte in monte" di Petrarca: il poeta nel paesaggio (podcast d'une conférence de Natascia Tonelli, 25/01/2022)
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Il problema dei sogni nel Canzoniere di Petrarca tra retorica e contenuto (podcast d'une conférence de Paolo Rigo, 25/01/2022)
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La ricotta (P. P. Pasolini) / Bellissima (L. Visconti) (présentation des films par Alessio Librizzi, 09/02/2017)
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Paolo Sorrentino, Il divo (2008) (chronique cinéma de Raphaëlle Meuge-Monville et Héloïse Faucherre-Buresi, 01/06/2017)
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Paolo Sorrentino, Loro (2018) (chronique cinéma de Léonie Soula, 31/03/2022)
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L'Italia in musica - Prima parte: Le origini, dall’Ottocento alla Grande Guerra (article de Cesare Grazioli, 08/07/2012)
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La Cène de Véronèse ou l’éloge de la folie (podcast d'une conférence de Dominique Fratani, 09/12/2021)
Axe d’étude 3 : Le beau, une histoire d'imagination
La quête du beau caractérise l’Italie dans son patrimoine artistique, dans son architecture, dans sa littérature, dans son rapport à la conception de l’objet manufacturé (Made in Italy). D’une certaine manière, « l’imaginaire » pourrait donc être la prémisse d’un syllogisme ayant comme conclusion la construction du beau : penser, imaginer, concevoir les principes ou les outils tant conceptuels que matériels qui président à la production d’une œuvre ; autant de questions qui peuvent guider la réflexion. Par ailleurs, imaginer le beau, ce n’est pas seulement le construire matériellement, c’est aussi le conceptualiser, le projeter sur des figures mythiques qui sont à même de l’incarner. Il semble donc important de bien comprendre combien le processus créateur du beau (et du laid, son indissociable corollaire) ne peut se départir de l’imaginaire, de comprendre combien il est étranger au hasard ou à l’arbitraire.
La quête du beau est ainsi, en Italie particulièrement, à l’origine d’une inventivité inédite des moyens d’expression littéraires et artistiques.
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Ressources sur la Clé
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Les Fragmenta de Pétrarque sous le regard de Méduse (podcast d'une conférence d'Anne-Marie Telesinski, 26/01/2022)
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Béatrice et Marie : de la Vie nouvelle à la Comédie (vidéo d'une conférence de Cécile Le Lay, 23/01/2015)
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Guido Guinizzelli, Guido Cavalcanti e il dire d'amore in rima: lettura e analisi di testi significativi (vidéo d'une conférence de Donato Pirovano, 21/01/2016)
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Cantami, o Diva. Personaggi mitologici nella canzone italiana (article de Laura Nieddu, 27/04/2021)
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Andrea Mantegna, La Camera picta (analyse de Sarah Vandamme, 02/06/2015)
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Le mythe de Médée entre média et intermédialité, de la pièce From Medea de Grazia Verasani au film Maternity Blues de Fabrizio Cattani (podcast d'une conférence de Francesca Chiara Guglielmino, 21/10/2022)
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L’immaginario risorgimentale: tempo e spazio nelle opere di Verdi (article d'Elena Paroli, 18/11/2021)
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Sibilla Aleramo, Una donna (1906) (fiche de lecture de Barbara Solari, 04/12/2007)
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Joyce Lussu, Il libro delle streghe (1990) (fiche de lecture d'Elena Perrello, 31/05/2022)
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De la parole au corps : la poésie d'Alda Merini (podcast d'une conférence de Flaviano Pisanelli et Patricia Dao, 01/06/2012)
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Les "signorine" de Maria Messina : des héroïnes en marge de l'ordre symbolique (article de Giusi La Grotteria, 18/11/2019)
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La ricotta (P. P. Pasolini) / Bellissima (L. Visconti) (présentation des films par Alessio Librizzi, 09/02/2017)
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La personificazione di Roma : tra fasti e decadenze (vidéo d'une conférence de Juan Carlos D'Amico, 27/11/2012)
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Michela Marzano, Volevo essere una farfalla - Come l' anoressia mi ha insegnato a vivere (2011) (fiche de lecture de Maurizia Morini, 16/03/2012)
Axe d’étude 4 : Du passé imaginaire au futur imaginé
Cet axe d’étude est l’occasion de plonger dans les mythes, figures et images qui préexistent à la fondation de l’Italie et qui aujourd’hui encore peuplent l’imaginaire et structurent la culture commune des Italiens, leur permettant de se connaître et de se reconnaître comme tels. Le très riche passé historique, artistique, littéraire de l’Italie pré-unitaire offre une multitude de chemins à parcourir pour comprendre sur quelles bases mythiques, mythologiques, s’est construite cette Nation et vers quel avenir elle se projette, suivant des dynamiques souvent complexes de permanence, de résilience ou de renversement.
Il s’agit par exemple de rappeler et d’interroger quelques-uns des grands mythes fondateurs du Belpaese, comme celui de la fondation de Rome, de l’Humanisme, de la Renaissance ou encore celui des pères fondateurs de l’Unité italienne.
On peut également explorer certaines figures mythiques récurrentes dans la sphère politique ou véhiculées par des représentations de la famille, telle l’opposition entre les figures maternelle ou paternelle et leurs pendants séducteurs, dont les trajectoires viennent parfois bousculer les cadres rassurants des conventions sociales, ou bien s’intéresser à certaines particularités italiennes comme la structure économique de la petite entreprise familiale, selon le modèle du « Piccolo è bello ».
Il convient enfin de s’interroger sur les images de l’Italie, d’hier et d’aujourd’hui, sur leurs ruptures et continuités : comment vit-on all’italiana ? Quels sont les contours du Belpaese où l’on s’adonne à la dolcevita et au farniente dans l’imaginaire européen ? Quelle image l’Italie et les Italiens souhaitent montrer d’eux-mêmes ? Autant de stéréotypes et de projections à questionner pour déterminer la part de phantasme et de réalité.
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Ressources sur la Clé
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Dossier sur Pinocchio (2022), le film d'animation de Guillermo del Toro (Alison Carton-Kozak, 30/12/2020)
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Dossier sur Pinocchio de Matteo Garrone (2020) (Serena Mercuri, 27/05/2020)
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Éléments de réflexion sur "Le chant d'Ulysse" dans Si c'est un homme de Primo Levi (par Damien Prévost, 04/11/2011)
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Natalia Ginzburg, Lessico famigliare (fiche de lecture de Barbara Solari, 04/12/2007)
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Les feux follets de Camillo Sbarbaro, entre fragment et aphorisme (vidéo de la conférence de Clémence Jeannin, 29/09/2017)
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3 ottobre 2019 - Dazi Usa: dal Parmigiano al prosciutto, il made in Italy a rischio (revue de presse)
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19 settembre 2022 - Al via la Milano Fashion Week, tra sostenibilità e nuove opportunità per il Made in Italy (revue de presse)
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3 aprile 2023 - Giorgia Meloni lavora a un liceo del Made in Italy (revue de presse)
Thématique « Pouvoirs et contre-pouvoirs »
Pouvoirs et contre-pouvoirs sont les deux éléments indissociables d’un même espace politique, social, économique, la Cité. Ils interrogent toutes les sociétés et toutes les périodes historiques, de la sphère la plus intime au groupe le plus large.
Les épisodes fondateurs, les grands hommes, les formes et lieux de pouvoir, la constitution de territoires politiques et linguistiques, les idéologies, sont autant de composantes d’une identité en perpétuelle transformation.
Aussi cette thématique offre-t-elle la possibilité de multiples objets d’étude et ouvre des problématiques permettant une compréhension de la réalité de l’Italie, dans ses frontières et hors d’elles, aujourd’hui et dans des périodes révolues. On ne se prive pas pour autant d’utiles comparaisons avec d’autres réalités culturelles dès lors qu’elles s’avèrent pertinentes.
Pour ce faire, on convoque tous les champs de la connaissance humaine : les champs historiques, philosophiques, sociologiques et politiques sont autant de grammaires dont on se saisit pour apprendre à nuancer le regard et la réflexion.
Cette thématique permet, d’une part, de prendre en considération les interrogations que l’Italie porte sur son passé et sur son avenir, et d’autre part, de comprendre ces interrogations à l’échelle d’un monde globalisé. Dès lors, proposer des objets d’étude problématisés et inscrits dans une perspective diachronique est indispensable pour sortir d’une équivoque délétère.
Cette thématique s’efforce opportunément de rendre compte de la singularité du modèle italien en reconnaissant les propositions expérimentales et innovantes italiennes et la fortune qu’elles ont connue dans l’Histoire et dans le monde.
L’on comprend d’autant mieux cette singularité que l’on s’interroge sur les moyens d’expression inédits, qu’ils soient littéraires ou culturels, qui la soutiennent. On analyse par exemple avec profit les rapports entre littérature et politique, comme on s’interroge sur le rôle des intellectuels dans la cité ou encore sur le statut de l’œuvre d’art. Ainsi peut-on appréhender les continuités et les ruptures qui ont jalonné l’histoire de la langue, de la littérature et de la culture italiennes.
Axe d’étude 1 : Incarnations du pouvoir
Incarner le pouvoir, c’est l’habiter, lui donner corps, vie et forme, « chair et os », le présenter et le représenter, mais aussi s’en emparer, le forcer, l’amadouer. Or l’Italie, considérée par de nombreux historiens comme un laboratoire des modèles politiques européens, est à bien des égards et de longue date concernée par cette question de la représentativité du pouvoir et de la légitimité sur laquelle il croît et forge son image.
L’exercice du pouvoir ne se limite pourtant pas à la sphère politique, puisqu’il peut s’incarner dans la religion, la finance, les milieux d’affaires, les médias ou même encore les lobbies ; ainsi la question de la propagande, sous toutes ses formes, peut être abordée comme moyen d’exercer un pouvoir sur les individus et de s’imposer dans l’opinion par la force ou la conviction.
Certaines manifestations d’abus de pouvoir émanant de l’ordre établi peuvent également entretenir des collusions avec des forces anti-institutionnelles comme le pouvoir souterrain de la mafia entre autres. La littérature et le cinéma interrogent abondamment cet aspect de l’histoire récente italienne.
Enfin, si cette dernière nous aide à comprendre le rapport critique du peuple italien face à son État et à l’autorité, il importe ici encore de questionner plus largement ce lien, entre distance et engagement, bien en amont de la constitution de cet État, et d’ouvrir la réflexion sur d’autres jeux d’influence qui régissent le quotidien des Italiens, au travail ou dans le cadre familial.
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Ressources sur la Clé
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Nando dalla Chiesa, Manifesto dell'Antimafia (2014) (fiche de lecture de Maurizia Morini, 28/01/2015)
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Culture de la légalité et mouvements antimafia (article de Charlotte Moge, 22/05/2017)
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Renata Viganò, L'Agnese va a morire (1949) (fiche de lecture de Maurizia Morini, 02/10/2007)
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Beppe Fenoglio : la difficoltà necessaria di agire (article d'Alessandro Martini, 08/04/2008)
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Beppe Fenoglio, un classico del nostro tempo (vidéo d'une conférence de Luca Bufano, 09/12/2008)
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L' "icona" Robero Saviano e gli intellettuali italiani (article de Luca Rastello, 08/06/2010)
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Les deux fins de Morte accidentale et leur signification politique (vidéo d'une conférence de Jean-Claude Zancarini, 06/02/2012)
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Dino Risi, I Mostri (chronique cinéma de Lionel Gerin, 11/01/2013)
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Gianni Spulcioni, L’organizzazione del consenso nel Ventennio fascista (2014) (fiche de lecture de Clément Luy, 06/01/2022)
Axe d'étude 2 : Pouvoirs symboliques
Cet axe d’étude trouve ses déclinaisons dans de nombreux domaines et ses incarnations auprès d’acteurs aux profils divers, hommes et femmes d’État et gens d’église, lettrés et intellectuels, artistes et humanistes, en somme toutes celles et ceux qui ont exercé ce pouvoir en lien avec une institution, une discipline, une langue, un savoir-être ou un savoir-faire.
Comment s’exprime un pouvoir, qu’exprime-t-il, quelles sont ses représentations ? Comment expliquer que l’on s’y soumette ou s’y oppose, qu’il fascine, qu’il répugne, qu’il inclue ou exclue ?
En marge du pouvoir institutionnel, il est possible de définir une série de pouvoirs symboliques dont les incarnations préexistent ou se fondent parallèlement au pouvoir constitué. Par exemple, on peut s’intéresser à la place souvent paradoxale qu’occupent la religion et l’Église en particulier dans la société italienne, que l’on songe à la vivacité des débats nés du développement des Ordres Mineurs en Italie au Moyen Âge, à la « question romaine » à la fin du Risorgimento ou à la fonction symbolique incarnée encore aujourd’hui par le Pape.
On peut également se pencher sur le rôle majeur joué par la voix des hommes et femmes de lettres comme des artistes dans l’affirmation d’un pouvoir symbolique en rapport aux institutions et à l’ordre social.
La question linguistique et le maniement de la langue (italienne, nationale, régionale, dialectale) comme instrument de pouvoir et vecteur (ou non) d’unification donne lieu à d’autres réflexions, que l’on peut relier à l’héritage tantôt encensé, tantôt contesté, des valeurs nées des courants humanistes.
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Ressources sur la Clé
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Nudité et intermédialité. La noia d'Alberto Moravia et de Damiano Damiani (vidéo d'une conférence de Diego Pellizzari, 21/10/2022)
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"Crolla una casa e tu rammenti quei passerotti che son volati via" : La question du réalisme dans Metello de Vasco Pratolini (article de Laurent Scotto d'Ardino, 11/04/2010)
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Formes de l'utopie chez Elio Vittorini et Italo Calvino. Un parcours historique (vidéo d'une conférence de Marie Fabre, 14/12/2012
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La représentation du "torbido ingegno" de Caravage dans la littérature artistique italienne du Seicento (article d'Ismène Cotensin, 16/03/2012)
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L'Après-guerre à Milan (article de Michel Feuillet, 12/10/2009)
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Paolo Sorrentino, Il divo (2008) (chronique cinéma de Raphaëlle Meuge-Monville et Héloïse Faucherre-Buresi, 01/06/2017)
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Paolo Sorrentino, Loro (2018) (chronique cinéma de Léonie Soula, 31/03/2022)
Axe d’étude 3 : Les formes d'engagement de la société civile
Le citoyen, en tant que membre de la polis, vit protégé par les institutions et la force du groupe, mais il est aussi un acteur conscient de la vie de cette cité, de la vie en commun.
En Italie, la spécificité du rapport du citoyen à l’État, pour des raisons essentiellement historiques, conditionne les formes variées d’engagement de la société civile. Il convient de considérer la spécificité du pouvoir de la société civile à la fois comme complémentaire de la force de l’État et comme contre-pouvoir à un État dans lequel les citoyens se reconnaissent difficilement.
Aussi constate-t-on, en Italie, un engagement fructueux, ancien et multiforme du citoyen dans la vie de la cité. Il se manifeste par des formes singulières, multiples et riches : la vie associative, les manifestations et actions de solidarité, les revendications progressistes pour la défense ou l’acquisition de droits.
Cet engagement particulier a donné naissance à des propositions inédites et des mouvements alternatifs qui ont favorisé la créativité et l’idée de progrès et connu pour la plupart un succès considérable.
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Ressources sur la Clé
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Culture de la légalité et mouvements antimafia (article de Charlotte Moge, 22/07/2017)
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De la crise de violence mafieuse à l’éveil des consciences : la construction médiatique d’une mémoire civile (article de Charlotte Moge, 11/02/2016)
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Il nuovo movimento antimafia in Italia (conférence de Nando dalla Chiesa, 13/03/2015)
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Nando dalla Chiesa, La scelta Libera. Giovani nel movimento antimafia (recension de l'ouvrage de Maurizia Morini, 21/01/2015)
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Nando dalla Chiesa, Manifesto dell'Antimafia (2014) (fiche de lecture de Maurizia Morini, 28/01/2015)
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2 novembre 2015 - Bagheria : la rivolta del pizzo (revue de presse)
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Intervista a Carlo Petrini, fondatore di Slow Food (entretien de Maurizia Morini, 09/12/2011)
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Carlo Petrini, fondateur de Slow Food : "Le goût et le coût sont-ils compatibles ?" (discours de Carlo Petrini, 01/12/2011)
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Antonio Pennacchi, Canale Mussolini (2010) (fiche de lecture de Maurizia Morini, 08/10/2010)
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Emanuele Crialese fa coming out come uomo trans a Venezia 2022 per presentare il film «L'immensità» (revue de presse du 05/09/2022)
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Gianfranco Rosi, Fuocoammare (2016) (chronique cinéma de Giovanni Gafà, 06/03/2018)
Axe d’étude 4 : Désobéissances et résistances
Au fil de l’histoire, la désobéissance et la résistance ont pris, en Italie, des formes collectives et ont contribué à la naissance de la conscience individuelle qui deviendra progressivement un des socles des démocraties européennes modernes. Le droit de résister et de désobéir est en effet un des droits fondamentaux de l’homme et du citoyen, une des expressions de sa liberté.
La désobéissance civile ou civique se traduit par le refus de respecter la loi au nom de sa conscience. La résistance, quant à elle, naît de l’instauration d’un pouvoir auquel s’oppose un contre-pouvoir pourvoyeur d’actes visant à se défendre d’une agression, d’une contrainte, d’une oppression, parfois au moyen d’actions violentes. Ceux qui trouvent la force de désobéir et de résister face à un pouvoir qu’ils jugent illégitime peuvent inventer un autre pouvoir, celui de la contestation et de l’imaginaire ; ils allument des contre-feux pour transgresser ou même rompre avec le discours dominant.
« Nous devons désobéir », écrivait Goffredo Parise. De la relation ambiguë et complexe au Pouvoir, en général, et à l’obéissance, en particulier, sont nées, dans le courant de l’histoire de l’Italie et des Italiens, des formes d’expression originales et variées, qu’il s’agisse de passer la société au crible du rire pour révéler sa cruauté à travers une comédie plus satirique que divertissante ou que l’on décide de remettre en cause de façon radicale les paramètres ancestraux de la beauté.
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Ressources sur la Clé
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Milena Agus, Mentre dorme il pescecane e La contessa di ricotta (fiche de lecture de Maurizia Morini, 16/05/2014)
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Sibilla Aleramo, Una donna (1906) (fiche de lecture de Barbara Solari, 04/12/2007)
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Mario Calabresi, Spingendo la notte più in là (2007) (fiche de lecture de Maurizia Morini, 04/12/2007)
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Il teatro di Eduardo De Filippo, tra adesione al reale e intrusione del soprannaturale (article de Margherita Pastore, 18/10/2019)
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Natalia Ginzburg, Lessico famigliare (fiche de lecture de Barbara Solari, 04/12/2007)
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Michela Murgia, Accabadora (2009) (fiche de lecture de Maurizia Morini, 12/11/2010)
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Elena Ferrante, I giorni dell'abbandono (2002) (fiche de lecture d'Elena Perrello, 13/09/2021)
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17 ressources avec le mot-clé "Dario Fo" sur la Clé
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23 ressources avec le mot-clé "Antonio Gramsci" sur la Clé
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L'intermédialité du théâtre dans "l'écritoire" de Carlo Goldoni (vidéo d'une conférence de Silvia Manciati, 21/10/2022)
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Adriano Sofri, La notte che Pinelli (2009) (fiche de lecture de Maurizia Morini, 21/11/2009)
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De nombreuses ressources sur les Années de Plomb sont regroupées sous la thématique Les années de la contestation sur la Clé
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Les ressources sur les féminismes sont regroupées sous la thématique Les mouvements des femmes
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Femminismo e femminismi: gli anni Ottanta (article de Maurizia Morini, 21/11/2007)
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Dossier Féminismes et transmission générationnelle sur la Clé
Pour citer cette ressource :
Sélection de ressources pour le programme de spécialité LLCER italien de première, La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), décembre 2022. Consulté le 22/12/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/italien/se-former/programmes-denseignement/une-selection-de-ressources-de-la-cle-italienne-pour-le-programme-de-langues-litteratures-et-cultures-etrangeres-de-premiere-generale