Les « feux follets » de Camillo Sbarbaro, entre fragment et aphorisme
https://video.ens-lyon.fr/eduscol-cdl/2017/ITA_22-06-2017_cjeannin_SIES.mp4
Camillo Sbarbaro est le seul poète vociano à être resté fidèle après la saison des avant-gardes à la forme du fragment de prose, en le faisant toutefois évoluer très nettement des années 1910 à la fin des années 1960. Son œuvre prouve ainsi que l’écriture fragmentaire n’a pas été qu’une mode éphémère mais qu’elle a pu devenir la forme constante et idiosyncratique d’une poétique singulière. Elle cristallise le rejet sbarbarien de la généricité traditionnelle voire de l’institution littéraire elle-même, en substituant à un idéal ancien de complétude, de construction et de continuité, les valeurs modernes de la brièveté et de la déliaison.
La forme du fragment est de surcroît contaminée par une multiplicité croissante de genres hétérogènes, tels que la poésie lyrique, la prose narrative, l’écriture épistolaire, diariste ou autobiographique, l’essai scientifique, l’aphorisme ou le caractère.
Cette transgénéricité qui estompe de plus en plus les contours du fragment et qui met en question la catégorie même de littérature est emblématique du régime moderne des genres littéraires, caractérisé par une porosité et une mobilité fondamentales.
Dans cette étude, Clémence Jeannin étudie plus précisément la friction entre le fragment et l’aphorisme dans les derniers recueils de prose de Sbarbaro, regroupés dans l’édition définitive de son œuvre au sein de la section « Fuochi fatui », en analysant les modalités de l’esthétique fragmentaire et du brouillage stylistique des frontières de genres.
Pour citer cette ressource :
Clémence Jeannin, Les feux follets de Camillo Sbarbaro, entre fragment et aphorisme, La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), septembre 2017. Consulté le 20/11/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/italien/litterature/periode-contemporaine/les-feux-follets-de-camillo-sbarbaro-entre-fragment-et-aphorisme