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La chronique cinéma

Lionel Gerin - publié le 02/10/2017

En juillet 1950 sort ((Broken Arrow)), premier western de Delmer Daves. En septembre de la même année sort ((Devil's Doorway)), premier western d'Anthony Mann. Coïncidence ? Quelque chose semble être dans l'air et le genre est peut-être mûr pour une nouvelle approche de la représentation des amérindiens.

Lionel Gerin - publié le 16/05/2017

Au début des années 2000, on propose à Gus Van Sant, metteur en scène américain, de réaliser un long-métrage à partir de la tuerie de Columbine, alors le dernier "school shooting" qui a choqué l'Amérique.

Lionel Gerin - publié le 15/03/2017

Trois hommes débarquent dans une petite ville américaine. Ils sont venus pour dévaliser la banque, un samedi, à la fermeture. Le hold-up va impliquer nombre d'habitants et révéler leurs secrets et les zones d'ombre de la ville en question. Le film, à l'instar du hold-up, est une mécanique de précision. En 90 minutes, savoir-faire oblige, Fleischer dresse un certain portrait de l'Amérique, à travers une galerie de personnages, tous crédibles, servis sur un pied d'égalité, sans (...)

Lionel Gerin - publié le 15/03/2017

L'histoire, c'est celle de Pygmalion, revisitée par Hollywood, sous la direction d'Otto Preminger. Waldo Lydecker, chroniqueur aristocrate mondain, prend sous son aile une jeune publiciste, Laura. Il en fait sa "chose" et la conduit au succès. Elle rencontre Shelby, gigolo charmeur, et s'en éprend au point de vouloir l'épouser. Elle est assassinée. L'inspecteur Mark McPherson mène l'enquête. Film sur le pouvoir de la création et du désir, ((Laura)) marque une date dans l'histoire alors (...)

Lionel Gerin - publié le 15/03/2017

Avec ((Ghost Dog)), Jarmusch s'attaque à un autre genre, le film noir, pour lequel il revient paradoxalement à la couleur. Un tueur à gages, Forest Whitaker, adepte du code d'honneur des samouraïs de l'époque médiévale, vit simplement, connu seulement sous le nom de "Ghost Dog". Il considère comme son maître un mafieux qui lui a autrefois sauvé la vie. À cause d'un témoin gênant, au cours de l'exécution d'un contrat, il devient lui-même la cible de la mafia. Film sur la (...)

Lionel Gerin - publié le 06/03/2017

La voix d'un enfant chantonne pendant que sa main ouvre une boîte. Contre-plongée. Nous découvrons un crayon, des fusains, des pastels, des billes, une clé, des pièces, un petit couteau, une montre, et deux figurines de bois. Puis la main se saisit d'un fusain, commence à écrire, à dessiner. Le titre et les noms défilent, toujours sur fond de chansonnette insouciante, bientôt couverte par une belle musique. La montre, pourtant sans aiguilles, laisse entendre un tictac imaginaire. Le (...)

Lionel Gerin - publié le 16/02/2017

Tout le monde connait le Stanley Donen de ((Singing in the Rain)) (((Chantons sous la pluie)), 1952), ou de On ((the Town)) (((Un jour à New York)), 1949), comédies musicales brillantes et hautement toniques, à revoir évidemment. On connaît moins le Stanley Donen de ((Charade)) (1963), et pas davantage celui de ((Two for the Road)) (((Voyage à deux)), 1967). Le film raconte une quinzaine d'années de la vie d'un couple, en l'occurence Albert Finney et Audrey Hepburn. Thème simple, banal (...)

Lionel Gerin - publié le 25/11/2016

En 1957 sort ((12 Angry Men)), premier film de Sidney Lumet, qui connait un succès commercial très modeste, mais remporte l'Ours d'or au festival de Berlin, le prix spécial à Locarno, est nommé aux Oscars, et voit Henri Fonda remporter le prix du meilleur acteur aux British Awards. Il s'agit d'un "film de procès", genre qui a donné de grands classiques, de ((The Paradine case)) (((Le procès Paradine)), 1947) d'Alfred Hitchcock, à ((Anatomy of a Murder)) (((Autopsie d'un meurtre)), (...)

Lionel Gerin - publié le 25/11/2016

En regardant les anciens reportages de Life, les photos de Vivian Maier et de Saul Leiter, on se prend parfois à rêver. C'était comment New York, Brooklyn, dans les années 50 ? Pour le savoir, on peut rechercher les articles et les photos susmentionnés, relire quelques romans. On peut également voir ((Little Fugitive)). En cette décennie où Hollywood dominait, ((Le petit fugitif)), film de photographes, en partie autofinancé, avait toutes les chances de passer inaperçu, et de finir (...)

Lionel Gerin - publié le 10/11/2016

Une Amérique tiraillée entre deux temps, un monde qui laisse place à un autre, avec son cortège de peur de l'avenir et de l'inconnu, son repli sur soi, tout cela sonne éminemment actuel, en cette période d'élections. C'est, entre autres, de cela que parle ((Wild River)). En 1933, dans l'Amérique du New Deal, l'ingénieur Chuck Glover (Montgomery Cliff) est chargé de convaincre quelques propriétaires d'une petite ville du Tennessee de vendre leurs terres au gouvernement, qui va (...)

Lionel Gerin - publié le 13/09/2016

Quand sort ((Vanishing Point)), en 1971, le Nouvel Hollywood bat son plein. Initié dès les années 60 par des films comme ((The Graduate)) (((Le lauréat))) de Mike Nichols, ou ((Bonnie and Clyde)) d'Arthur Penn, ce "nouveau cinéma" a ouvert le champ à une autre Amérique, à ses laissés pour compte, ses losers. Longtemps tus, sinon interdits sur les écrans, beaucoup de problèmes commencent alors à être abordés: la sexualité sous tous ses aspects, les drogues, les violences conjugales (...)

Lionel Gerin - publié le 06/06/2016

En 1974 sortait le premier long-métrage de Terrence Malick, ((Badlands)) (((La balade sauvage))), sur la dérive meurtrière de deux amants juvéniles dans une Amérique rurale et désertique. Un très beau premier film où l'on voit rétrospectivement les germes des œuvres à venir. Quatre ans plus tard, ((Days of Heaven)) arrivait sur les écrans. Les germes avaient mûri puis éclos. La moisson était magnifique. Terrence Malick filme le temps. Celui qu'il fait, car ses films sont (...)

Lionel Gerin - publié le 17/03/2016

Peut-on, doit-on être fidèle? À ce que l'on est, à ceux que l'on hait, à ceux que l'on aime? À l'enfant que l'on est, que l'on a été? Vivre, est-ce renoncer? Par lâcheté, par manque de foi? Que se passe-t-il quand le cristal de l'enfance rencontre la boue des fleuves ? Comme le Mississippi, fleuve-mère et fleuve-père, ces questions irriguent le troisième long-métrage de Jeff Nichols, jeune et talentueux metteur en scène du Sud, né en Arkansas.

Lionel Gerin - publié le 25/01/2016

230 jours de tournage, presque deux ans de montage, un budget colossal pour l'époque. ((Apocalypse Now)) est "trop", comme l'on dit en français "moderne". Trop long pour les uns, trop baroque ou boursouflé pour les autres, ou encore trop violent. C'est un opéra, une fresque, un film initiatique, un reportage sur une époque, un road ou plutôt un river-movie. C'est avant tout un très grand moment de cinéma et de mise en scène. Fort du succès de ((The Godfather)) (((Le parrain)) - 1972: (...)

Lionel Gerin - publié le 25/01/2016

Buster Keaton est un génie ! Sur scène, dès l’âge de cinq ans avec ses parents, il sait tout faire. D'abord tomber (son père lui attache une poignée dans le dos et le jette dans le public), ensuite (et avant tout), faire rire. À 22 ans, il a déjà 17 ans d'expérience du spectacle derrière lui. Il rentre "en cinéma" et passe en premier lieu par l'école des courts-métrages burlesques, avec Fatty Arbuckle, puis commence à réaliser ses propres "bandes" (à voir, bien évidemment). (...)

Lionel Gerin - publié le 30/11/2015

Alfred Hitchcock ou l'une des incarnations possibles du cinéma. Si, comme le dit Capra, "le film est une maladie", alors le grand Alfred a vraiment soigné le mal par le mal. L'un de ses grands films malades (pour reprendre une expression de Truffaut) est ((Vertigo)). Nous sommes en 1958. Entre 1954 et 1955, il a tourné trois films avec Grace Kelly : ((Dial M for Murder)), ((Rear Window)), ((To Catch a Thief)). Elle représente son idéal féminin, comme il le définit: "le feu sous la (...)

Lionel Gerin - publié le 24/11/2015

Un motel perdu tenu par un personnage dérangé. Janet Leigh seule dans une chambre, plutôt dévêtue. Cela vous dit quelque chose ? Cette scène, Alfred Hitchcock en fut d'abord le spectateur. Il s'en inspira et en tira un chef-d'œuvre, ((Psycho)). Mais le film dont nous parlons n'est pas de lui. C'est ((Touch of Evil)), d'un autre génie du cinéma: Orson Welles. En 1958, il a déjà réalisé dix films, dont deux inachevés. D'abord metteur en scène de théâtre et acteur précoce, il a (...)

Lionel Gerin - publié le 21/10/2015

Lionel Gerin, professeur d'anglais au lycée Ampère de Lyon et cinéphile averti, nous donne ici son point de vue sur quelques films représentatifs du patrimoine cinématographique du monde anglophone.

Lionel Gerin - publié le 01/10/2015

Lionel Gerin, professeur d'anglais au lycée Ampère de Lyon et cinéphile averti, nous donne ici son point de vue sur Paris, Texas, le dixième long métrage de Wim Wenders.

Lionel Gerin - publié le 18/06/2015

Voix distantes parce que lointaines. Et vies bien vivantes (à l'opposé des natures mortes que suggérerait une traduction littérale). Instantanés plutôt, qui prennent/reprennent vie. Photos. Photos de famille. Mariages, baptêmes, décès. Liverpool, années 40 et 50. Une famille ouvrière. Un père violent. Une mère aimante. Premier long-métrage de Terence Davis, Distant Voices, Still Lives est un coup d'essai de maître. L'enfance, l'adolescence revisitées, on connaît. Pourtant ici (...)

Lionel Gerin - publié le 03/06/2015

Quelle est cette lumière inaugurale? Un début (naissance)? Une fin (Near Death Experience)? Quelle est cette langue? Inhumaine? Préhumaine? C'est peu dire que les premiers instants d'((Under the Skin)) sont étranges et immédiatement prenants. Quelque chose se passe, sur l'écran. Une vingtaine de minutes mutiques, répétitives, hypnotiques, comme l'est en définitive tout le film.L'argument semble mince: des extra-terrestres sont en chasse. Le gibier? les hommes. L'appât? une créature. (...)

Lionel Gerin - publié le 26/03/2015

Connaissez-vous Lubitsch? On lui doit quelques unes des meilleures comédies des années 1930-40. Connaissez-vous la Lubitsch's touch? Si vous répondez non, de grands plaisirs de cinéma vous attendent. Élégance et finesse. Commençons donc par un sommet, un chef d'oeuvre: ((To Be or Not to Be)). Mais pour mieux en apprécier le sel, un peu d'histoire. Juif Berlinois, Lubitsch, amoureux fou de théâtre, rejoint le cinéma comme homme à tout faire, puis acteur. Dés 1913, il est l'égal de (...)

Lionel Gerin - publié le 26/02/2015

John Ford est l'un des plus grands, sans contestation possible. Citons Orson Welles, interviewé sur les cinéastes importants à ses yeux, qui répondait:"Les vieux maîtres, c'est à dire John Ford, John Ford et John Ford." ((L'Homme qui tua Liberty Valance)) est l'avant-dernier western de John Ford et l'un de ses derniers films. Ford a contribué, et comment!, à forger la légende de l'ouest, il en est l'un des "inventeurs". Il est donc passionnant de voir son regard vieillissant sur le (...)

Lionel Gerin - publié le 15/01/2015

Écosse. Un village minier près d'Édimbourg. 1945. Un enfant, son frère, leur grand-mère maternelle. Un prisonnier allemand.Mort de la grand-mère. Orphelinat. Grand mère paternelle. Un oncle. L'orphelinat encore. L'adolescence. La mine. Service militaire en Égypte. Rencontre de Robert. Ouverture. Les dialogues? Presque aucun. La musique? Aucune. L'action? Survivre. Le résultat? Au-delà des mots. Saisissement total. Comment en effet parler d'une telle œuvre? C'est un coup (...)

Lionel Gerin - publié le 09/12/2014

1978. ((Deer Hunter)) / ((Voyage au bout de l'enfer)). Bien qu'avare du mot, je l'ose ici: chef d'œuvre absolu. N'en déplaise aux détracteurs, à ceux qui y voient, à grand tort, un film (de plus) sur le Vietnam. ((Deer Hunter)) est un immense film, profondément américain. Faut-il être aveugle pour y lire un message impérialiste, malgré cette dernière scène poignante, si souvent incomprise. Chef d'oeuvre, donc. Presque trois ans plus tard, sort ((Heaven's Gate)), le plus grand (...)

Lionel Gerin - publié le 28/11/2014

Pour inaugurer cette rubrique, je ne pouvais choisir aucun autre film. C'est une œuvre qui m'est chère, unique, dans tous les sens du terme, un diamant noir dans la cinéphilie mondiale, une pierre noire dans la nuit de l'enfance. Charles Laughton, immense acteur (de ((Mutiny on the Bounty)) à ((Quasimodo)), de ((Hobson's Choice)) à ((Spartacus)), passant de la comédie au drame, du film noir au péplum) réalise là son seul film, qui est depuis une des références absolues des (...)