Liste des résultats
Il y a 32 éléments qui correspondent à vos termes de recherche.
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Tawhīdī et le mağlis
par Pierre-Louis Reymond,
publié le 02/05/2023
- On oublie très souvent que l'assemblée cultivée, le mağlis, est une composante cruciale de l'identité culturelle, mais aussi politique, de la culture arabe médiévale. Dans un monde où la parole revêt encore une importance capitale que l'écriture est loin d'avoir remise en cause, ce lieu de circulation de la connaissance, animé par les savants et les gouvernants à parts égales, constitue un élément charnière de l'interaction entre savoir et pouvoir, laquelle n'est pas sans influencer la nature des disciplines abordées et l'ordre de priorité qui leur est accordé par l'examen critique. Cette contribution voudrait essayer de le rappeler, à travers l’exemple de l’un des auteurs médiévaux les plus rompus à la fréquentation de ces assemblées : Abu Ḥayyān al-Tawḥῑdῑ.
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Tawhīdī et le mağlis
par Pierre-Louis Reymond,
publié le 02/05/2023
- On oublie très souvent que l'assemblée cultivée, le mağlis, est une composante cruciale de l'identité culturelle, mais aussi politique, de la culture arabe médiévale. Dans un monde où la parole revêt encore une importance capitale que l'écriture est loin d'avoir remise en cause, ce lieu de circulation de la connaissance, animé par les savants et les gouvernants à parts égales, constitue un élément charnière de l'interaction entre savoir et pouvoir, laquelle n'est pas sans influencer la nature des disciplines abordées et l'ordre de priorité qui leur est accordé par l'examen critique. Cette contribution voudrait essayer de le rappeler, à travers l’exemple de l’un des auteurs médiévaux les plus rompus à la fréquentation de ces assemblées : Abu Ḥayyān al-Tawḥῑdῑ.
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Le mondain et le religieux dans le système culturel de l’adab classique
par Moulay Mustapha Tesrif,
publié le 27/06/2022
- L’adab est un concept très utilisé dans l’histoire littéraire de l’arabe classique. Objet de nombreuses interprétations, le mot va devenir un « fourre-tout » pour désigner tour à tour festin, coutumes, normes, règles de conduite, art de vivre, codes éthiques, règles morales, éducation, pratiques sociales, culture, etc. Au IIIe/IXe siècle, l’usage du concept de l’adab se réorganise en amont des changements politiques, sociaux et religieux. Les meilleurs représentants de l’adīb de l’époque sont al-Ǧāḥiẓ et Ibn Qutayba. Ils sont considérés comme les principaux rénovateurs de l’adab. Ils en ont fait une conception du savoir et du savoir-être essentiels pour discipliner l’esprit et l’ancrer dans son cadre islamique. Leurs chefs-d’œuvre ont formé le noyau dur sur lequel, entre autres, les lettres et humanités arabes se sont fondées.
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Le mondain et le religieux dans le système culturel de l’adab classique
par Moulay Mustapha Tesrif,
publié le 27/06/2022
- L’adab est un concept très utilisé dans l’histoire littéraire de l’arabe classique. Objet de nombreuses interprétations, le mot va devenir un « fourre-tout » pour désigner tour à tour festin, coutumes, normes, règles de conduite, art de vivre, codes éthiques, règles morales, éducation, pratiques sociales, culture, etc. Au IIIe/IXe siècle, l’usage du concept de l’adab se réorganise en amont des changements politiques, sociaux et religieux. Les meilleurs représentants de l’adīb de l’époque sont al-Ǧāḥiẓ et Ibn Qutayba. Ils sont considérés comme les principaux rénovateurs de l’adab. Ils en ont fait une conception du savoir et du savoir-être essentiels pour discipliner l’esprit et l’ancrer dans son cadre islamique. Leurs chefs-d’œuvre ont formé le noyau dur sur lequel, entre autres, les lettres et humanités arabes se sont fondées.
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Le poète et le Prince. De la politique
par Mohamed Ben Mansour,
publié le 15/04/2022
- Dans le cadre du séminaire "Ecrire les modernités arabes" , Mohamed Ben Mansour (Maître de conférences en études arabes à l'ENS de Lyon) nous présente son ouvrage Le poète et le Prince : couleurs de l’éloge et du blâme à l’époque abbasside (750-965). Mohamed Ben Mansour propose dans cet ouvrage une profonde analyse sur la relation entre le poète et le Prince. Réduite souvent à un préceptorat fondé sur des considérations matérielles et vénales, la relation entre le poète et le Prince n'a pas bénéficié d'une étude transversale qui en révèle les diverses facettes et met en lumière sa richesse et sa complexité. Ce travail explore les pouvoirs de la parole encômiastique et ses multiples interactions avec l'univers politique. Pédagogue, laudateur, conseiller et critique du pouvoir, toutes ces manifestations de la parole poétique sont examinées à partir d'un arrière-plan philosophique et confrontées à d'autres traditions majeures comme celle des Miroirs des princes et des théologiens.
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l’Algérie au présent : entre résistances et changements.
par Karima Dirèche,
publié le 31/12/2020
- Dans le cadre du séminaire "Ecrire les modernités arabes" , Karima Dirèche (Historienne, directrice de recherche au CNRS à TELEMMe et spécialiste de l’histoire du Maghreb contemporain) nous présente son ouvrage « l’Algérie au présent : entre résistances et changements» . Cet ouvrage a pour objectif de faire l'état des lieux général de l'Algérie, pays appréhendé bien trop souvent par le gigantisme de son territoire, par son économie rentière et par l'opacité de son régime politique. L'ouvrage s'articule autour de plusieurs entrées thématiques (espaces, territoires, politiques économiques, analyse de jeux politiques, questions de société, langues d'Algérie, besoins d'histoire, questions religieuses, gestion post-conflit des années 1990, relations internationales...).
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Évolution et réformes potentielles du code de la famille de la Moudawana au Maroc
par Hilal Yucel,
publié le 30/12/2020
- Le code de la famille marocain, la Moudawana, a fait l'objet de réformes importantes depuis sa création en 1958. Le code a fait l'objet de critiques, ce qui a conduit à une première réforme majeure en 1993 et à une réforme plus importante en 2004 sous le règne du roi Mohammed VI. Malgré les différents changements, la résistance de la société et une mise en œuvre inadéquate persistent, en particulier dans les zones rurales. Le débat en cours met en évidence la tension entre les modernistes qui recherchent l'égalité et les traditionalistes qui défendent les valeurs religieuses, les droits des femmes devenant souvent un outil politique dans cette lutte.
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Fondements et diffusion d’une langue arabe des droits humains: Le travail pionnier de R.R. Al-Tahtâwî (Egypte, XIXème s.)
par Sylvie Chraïbi,
publié le 16/10/2018
- Les œuvres de R.R. al-Tahtâwî (1801-1874) s’inscrivent historiquement et idéologiquement dans le mouvement moderniste de la Nahda né au XIXème siècle dans le monde arabe. Dans sa relation de voyage, publiée à son retour d’un séjour de 5 ans à Paris, il présente et commente sa traduction de la Charte Constitutionnelle française de 1814. Convaincu de la nécessité de libéraliser les institutions politiques de son pays, mais aussi contraint de ménager aussi bien le gouverneur d’Egypte, Muhammad Ali qu’un lectorat attaché à son héritage culturel, il déploie des stratégies traductives ciblées. Certaines notions juridiques du texte français qu’il traduit sont en effet issues de la Révolution de 1789, notamment l’égalité devant la loi, la liberté individuelle, un mode d’administration plus juste et représentatif de l’ensemble de la population (système bicamériste, contrôle du régime fiscal par les députés, création de collèges électoraux). En médiateur, al-Tahtâwî cherche à transmettre en arabe des idées humanistes réformistes en s’appuyant sur un fonds terminologique et conceptuel connu qu’il revisite, puisant tantôt dans le domaine religieux (šūrā, šarī‘a, al ̔adl wal-iḥsān, rīḍa, ḏāt…), tantôt dans le domaine profane (qānūn, ādāb, ḥurriya, shakhs, muntakhab…). Il montre ainsi que le lien entre les deux mondes, l’ancien et le moderne, est le souci d’éthique, qui pourrait apporter un progrès substantiel.
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Lire "La chose publique ou l’invention de la politique" avec des étudiants tunisiens.
par Kmar Bendana, Françoise Coupat,
publié le 26/03/2018
- Dans le cadre du Forum Enseigner les mondes musulmans, Françoise Coupat (metteur en scène) et Kmar Bendana (professeur d’histoire contemporaine) nous font le récit, à deux voix - l'oralité tenant une place dans la dramaturgie du projet - d'une expérience pédagogique et artistique en cours, à partir d'un texte « La chose publique ou l’invention de la politique » écrit par Philippe Dujardin (politologue), qui, voulant quitter le cénacle des savants, a écrit ce conte, pour ses petites filles, figure du public, des citoyens.
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Femmes héritières de l’immigration : désaffiliation ou radicalisation ?
par Itide Barboura,
publié le 26/03/2018
- Les difficultés d’intégration dans la société française rencontrées par les femmes héritières de l’immigration vont provoquer une « Désaffiliation » ou une « Radicalisation ». Itidel Barboura, s’interroge sur cette transformation sociale des jeunes femmes de confession musulmane issues de l’immigration.
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L'islam politique décortiqué par un romancier (La Barbe) et un politiste
par Omar Benlaala,
publié le 02/12/2015
- Le séminaire interdisciplinaire de l'ENS-Lyon, Ecrire les modernités arabes, nous propose ici de confronter deux visions de l'islam politique : l'une intimiste, basée sur une expérience vécue dont nous fait part le romancier Omar Benlaala, et celle d'un chercheur politiste, Haoues Seniguer. Partie 1 : la vision d'un romancier : revenant sur son parcourt d'ancien "barbu", Omar Banlaala, auteur du roman La Barbe, éd. Seuil, coll. Raconter la vie, 2015, nous donne sa vision de l'islam politique.
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L'homosexualité dans les mondes arabes : une géopolitique des identités
par Florent Chossiere,
publié le 01/03/2015
- L'homosexualité est un fait social qui ne peut pas être ignoré dans la compréhension des sociétés arabes. Mais le traitement de cette question s'avère complexe dans la mesure où elle relève à la fois de logiques locales et de logique mondiales, de dynamiques endogènes et de dynamiques exogènes aux pays arabes. De plus, le sujet peut rapidement glisser vers des débats polémiques, à propos des limites du relativisme culturel et de la possibilité d'établir des principes universels, le problème étant de savoir où placer le curseur entre les deux.
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La légitimité à l'épreuve de la révolution, la fiction à l'épreuve de l'actualité. Un regard aux écrivains syriens
par Elena Chiti, Narimane Abd Alrahman,
publié le 08/01/2015
- Vu comme la composante de rupture qui émerge dans tout événement révolutionnaire, l’inattendu peut être appréhendé dans la scène culturelle syrienne à travers deux axes fondamentaux. Le premier porte sur la remise en question des légitimités. A l’heure de la contestation politique, une contestation culturelle se fait jour, qui remet en cause le prestige littéraire sur la base de positions prises à l’égard du pouvoir. Le second concerne le statut même de la fiction. A l’heure où de nombreux écrivains se tournent vers des formes telles la chronique, le témoignage, l’article, ce n’est pas tant un choix de « genre » qui est en jeu, mais une volonté de renégocier son statut de producteur de fiction pour assumer un rôle de témoin oculaire de l’actualité en cours, voire de messager d’une vérité anéantie par la propagande du régime. C’est donc autour d’une politisation, voire d’une dé-fictionnalisation du littéraire, que semble se dérouler le débat culturel syrien actuel.
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« Digage, libirali, francouphouni, laïqui » : les mots de la révolution tunisienne entre création, circulation et multimédia
par Meriem Guellouz,
publié le 22/11/2014
- Dans un premier temps, nous souhaitons présenter quelques hypothèses concernant les conditions d’apparition ou de réapparition de ce terme français dans les révolutions arabes. Le questionnement portera sur le succès, la diffusion du terme et la contribution des nouveaux médias dans un tel succès.Dans un second temps nous proposons d’analyser les nouveaux énoncés apparus depuis la révolution tunisienne et soumis à un processus d’arabisation.
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Entretien avec Ali Bader. Lorsque deux auteurs se rencontrent, de quoi parlent-ils?
par Ali Bader, Narimane Abd Alrahman,
publié le 06/06/2014
- A l’occasion des Assises Internationales du Roman, nous avons eu l’occasion de réunir deux romanciers arabes, le premier, Ali Bader, invité des AIR, est un jeune auteur iraquien au parcours atypique, exilé à Bruxelles. Le second Moustafa Khalifé, auteur de La Coquille, éd. Actes Sud, est un ancien prisonnier politique syrien, exilé en France depuis le début de la révolution.
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Histoire occultée, histoire assumée : les paradoxes de la révolution tunisienne et l'émergence de l'individu et d'une nouvelle expression artistique
par Rabâa Abdelkefi,
publié le 09/03/2014
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La révolution tunisienne qui a permis aux courants religieux d’accéder au pouvoir politique et de développer un discours identitaire fondé sur l’arabité et l’Islam, a paradoxalement libéré une expression artistique qui ne se réclame d’aucun courant littéraire, qui mélange les langues, les registres de langues et même les graphies. Ce nouvel art semble s’être débarrassé de ce que l’on pourrait appeler « le complexe du colonisé ». L’étude d’un corpus composé de nouvelles, de chroniques, et de petits textes publiés sur le net ou sur les réseaux sociaux, témoigne de ces nouveaux rapports qu’entretiennent les jeunes Tunisiens avec leur Histoire et avec leur langue, et révèle qu’une nouvelle écriture, expression d’une individualité émergente, se développe en Tunisie. Libre de toute idéologie et du poids d’une histoire mal assumée, cette production littéraire est bien le signe qu’une révolution s’est produite.
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Les jeunes face aux problèmes d'emploi dans le contexte tunisien et maghrébin actuel
par Imed Melliti,
publié le 28/02/2014
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Dans le cadre du séminaire "Ecrire les modernités arabes", Imed Melliti a abordé la question de l’emploi des jeunes en Tunisie. Dans cette première partie de son intervention, il aborde une réflexion objectiviste du sujet, et traite de l’emploi des jeunes tel qu’il se présente actuellement en Tunisie, ainsi que des politiques publiques liées à l’insertion professionnelle des jeunes.
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Les prémices d'un "Printemps" : la fonction augurale de la littérature carcérale
par Abdellah Baïda, Narimane Abd Alrahman,
publié le 31/01/2014
- L’inattendu est souvent prévisible. Ainsi le « printemps arabe », loin d’être parachuté de nulle part, a été annoncé par un ensemble d’indices historiques, politiques, socio-économiques… mais aussi littéraires. Ces derniers sont notamment perceptibles dans les œuvres désormais classés sous l’étiquette « littérature carcérale ». C’est une production centrée sur le dévoilement et la dénonciation tout en inscrivant en filigrane une certaine espérance. Par ailleurs, sur le plan de la réception, c’est cette littérature qui a permis à toute une fraction de la jeunesse de découvrir une réalité amère et des injustices intolérables. Cette prise de conscience, entre autre, sera un ingrédient non négligeable dans la genèse des mouvements que verra le pays en 2010 – 2011. Il s’agira d’identifier ces prémices dans certaines œuvres relevant de cette littérature et d’évaluer leur importance et leur impact.
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Dicible / indicible en lien avec les tentatives de coups d'Etat ratés au Maroc
par Jeanne Fouet,
publié le 31/01/2014
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Les bouleversements sociaux et politiques ont-ils un effet direct sur les créations esthétiques, effet qui se manifesterait sur le mode de la surprise, de l’effraction quant à ce qui appartient au domaine du prévisible, de l’attendu, du répétable ? Nous nous proposons d’aborder cette question par l’étude du surgissement d’un nouveau genre littéraire au Maroc, et la constitution d’un nouveau corpus dont les critères de définition et de classement demeurent à affiner : la littérature carcérale issue des deux tentatives de Coups d’Etat contre le roi Hassan II, au début des années 1970. Nous envisagerons les aspects inattendus de cette écriture nouvelle dans ses liens avec l’effort d’arrachement à la tradition qui caractérise l’actuelle littérature francophone marocaine.
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Où sont passées les "Caravanes" de la révolution tunisienne ?
par Ridha Boulaabi,
publié le 31/01/2014
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« La li-l Hogra », Non à l’exclusion sociale. Telle était la revendication première qui a mobilisé l’arrière pays tunisien dès décembre 2011. Une revendication qui s’est transformée très vite en révolution répétant d’une seule et même voix « Dégage ! », jusqu’au 14 janvier. Si ces deux mois de répression ont suscité une mobilisation générale et progressive de toutes les couches sociales, ils ont surtout révélé la présence et la force de frappe d’une Tunisie profonde, complètement marginalisée sous Ben Ali, capable de se rebeller et de rallier toutes les autres régions à sa cause.
Nombreuses sont les « Caravanes de la reconnaissance » qui ont sillonné le pays du nord vers le centre et de la côte vers le sud afin de « remercier » des régions comme Thala, Kasserine, Sidi Bouzid et bien d’autre pour leur bravoure.
Toutefois, ces manifestations de « reconnaissance », complètement inattendues et spontanées, qui ont pris des formes très diverses (chant, musique populaire, poésie engagée), vont peu à peu se marginaliser. La marche inverse organisée par certaines régions du centre et du sud vers la capitale révélera les cassures profondes de la société tunisienne au-delà d’une fraternisation réelle, mais conjoncturelle. Cette communication se penchera sur les différents discours et leur évolution autour de ces manifestations politiques et culturelles qui ont marqué les premiers mois du « Printemps tunisien ».
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Atelier N°2a : L'inattendu dans l'écriture littéraire.
par ENS Lyon La Clé des Langues,
publié le 31/01/2014
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Page d'accueil du deuxième atelier du colloque "L'inattendu dans l'écriture littéraire", permettant d'accéder aux six interventions :
1. Dicible / indicible en lien avec les tentatives de coups d'Etat ratés au Maroc / 2. Les prémices d'un "printemps" : la fonction augurale de la littérature carcérale / 3. Le printemps arabe du texte romanesque / 4. Voyage littéraire dans un inattendu poético-politique / 5. Histoire occultée, histoire assumée : les paradoxes de la révolution tunisienne et l'émergence de l'individu et d'une nouvelle expression artistique / 6. Le désordre du texte
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Le printemps arabe du texte romanesque
par Assia Belhabib, Narimane Abd Alrahman,
publié le 31/01/2014
- La production romanesque de ces dernières années aborde de plus en plus les sujets qui agitent les sociétés arabes : la liberté politique, la révolution sexuelle, les droits des femmes, la religion, l’intégrisme, les effets oppressants de la tradition, de la famille et des préjugés. Le roman est-il pour quelque chose dans le mouvement pour la liberté et le changement ? L’a-t-il devancé ? est-il un facteur d’avant-garde de ce qu’on appelle désormais le printemps arabe ou la révolution du jasmin ? En tout état de cause, il semblerait que s’il n’a eu de cesse de l’annoncer, il continue de l’accompagner. Et la concomitance de la fiction qui s’écrit au rythme de l’actualité, est un phénomène inédit qui souligne l’importance d’une conjoncture qui inquiète, du moins qui intrigue et qui gagne les rives libres de la pensée des écrivains.
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De l'imprévu à l'imprévisible
par Fethi Bensalma,
publié le 05/01/2014
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Le soulèvement tunisien est un évènement au sens radical du terme. Il fut imprévu et a ouvert à l’imprévisible. Alors que l’horizon du monde arabe paraissait fermé, il a déclenché la possibilité d’un devenir qui a échappé au calcul et à l’anticipation.
On peut penser un tel évènement en le ramenant à ses causes sociales, économiques et politiques qui se trouvaient déjà là. Il semble alors « rétrospectivement prévisible ». Cette expression témoigne de l’illusion de la détermination, de la programmation, de la maîtrise qui annule l’imprévu dans l’existence humaine. Si on s’en tenait à cette approche, on oublierait que ce qui est arrivé était inimaginable. Quoi que le « déjà là » soit vrai et logique, l’ébranlement n’est pas pensable sans prendre en compte le surgissement de l’invraisemblable et de l’illogique.
Ce qui est arrivé en Tunisie montre que l’évènement résulte de la création d’une chaîne composée de séquences possibles et impossibles, réelles et fictives, logiques et illogiques, conscientes er inconscientes. L explosion puissante qu’elle a provoquée n’a pas pour but que d’abattre le pouvoir pour le remplacer par un autre.
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Fârâbî et l'immortalité de l'âme
par Yosra Garmi,
publié le 01/02/2013
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Considéré par Maïmonide comme le Second Maître après Aristote, Abû Nasr al-Fârâbî (870-950) est connu tant pour sa connaissance approfondie de la philosophie grecque que comme maître du grand Avicenne. Ce que l’on n’aborde en revanche qu’à demi-mot, c’est sa mystique. Présenté comme un penseur de l’harmonie entre les doctrines des grecs, ou encore comme le père de la philosophe politique en terre d’islam, l’on a peine à s’imaginer qu’il puisse être considéré comme tel. C’est pourtant ce à quoi nous invite Louis Massignon selon lequel Fârâbî « [restait] attaché aux données révélées et paraît même recourir à l’expérience mystique [préparant alors] la voie à l’école illuminative de Sohrawardî». L’objet de cet article sera pourtant moins de démontrer le caractère mystique de la pensée de ce philosophe que de proposer une première discussion en ce sens sous un angle encore peu connu, à savoir sa conception de l’immortalité de l’âme.
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Lecture d'un passage de La Coquille par Moustafa Khalifé
par Moustafa Khalifé, Narimane Abd Alrahman,
publié le 06/01/2013
- Une prison dans le désert syrien. Les prisonniers sont emmitouflés dans tout ce qui peut leur servir de protection contre le sable qui envahit tout. Au dehors, une tempête de sable. Soudain, une page de journal vient se coller aux barreaux de la lucarne de la cellule, bouleversant la monotonie de la vie carcérale de ces prisonniers. Tel est le passage qu'a choisi de nous lire Moustafa Khalifé, auteur du livre La Coquille.
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Révolution, élections et évolution du champ politique en Tunisie
par Mohamed Chérif Ferjani,
publié le 07/09/2012
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L’évolution du paysage politique tunisien depuis le soulèvement qui a commencé le 17 décembre 2010 et qui a mis fin au règne de Ben Ali s’inscrit dans un processus qui est loin d’être stabilisé. Beaucoup de partis qui existaient avant la révolution ont disparu. Au lendemain du 14 janvier 2011, on a assisté à une explosion du champ politique. Depuis les élections du mois d’octobre 2011, nous assistons à une restructuration du champ politique qui est loin d’être finie. L’objet de cette réflexion n’est pas tant de dresser un tableau exhaustif d’un champ politique en rapide mutation, mais plutôt de préciser les clivages et les enjeux qui le structurent et qui en commandent l’évolution. La grande interrogation pour les mois et années à venir et de savoir si Ennahda réussira à reconstituer le système Etat-Parti qui a dominé en Tunisie depuis l’indépendance et dans lequel les autres partis n’auront le choix qu’entre le rôle d’une opposition servile ou celui d’une opposition stérile.
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la Syrie aujourd'hui : histoire contemporaine, société, littérature
par ENS Lyon La Clé des Langues,
publié le 26/03/2012
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Lors d'une conférence organisée dans le cadre du séminaire de Master "Ecrire les modernités arabes", cinq intervenants donnent leurs analyses et leurs témoignages de la situation actuelle en Syrie à travers différentes approches : géo-politique, sociale, et littéraire.
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Aspects de l'exégèse coranique (1850-1950)
par Ahyaf Sinno ,
publié le 10/05/2011
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Professeur à l'université Saint-Joseph de Beyrouth, Ahyaf Sinno présente dans une conférence donnée à l'Ecole normale supérieure de Lyon les exégètes ainsi que leurs oeuvres emblématiques d'une période connue pour ses bouleversements économiques, politiques et socio-culturels.
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Le roman syrien au ton féminin
par Samar Yazbek,
publié le 10/09/2009
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Connue pour son audace, la romancière et journaliste syrienne, Samar Yazbek, aborde dans ses romans tous les sujets de la société syrienne. De l'homosexualité féminine à l'histoire politique moderne de la Syrie, aucun tabou n'effraie la jeune romancière ascendante.
Dans une interview en langue arabe, elle explique ses choix thématiques et linguistiques.
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Youakim Moubarak : un visionnaire du dialogue monothéiste: La structure d'une pensée totalement investie dans l'ouverture à l'autre
par Georges Corm ,
publié le 05/03/2009
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Yoakim Moubarac (1924-1995), prêtre maronite, éminent islamologue, auteur d'une œuvre abondante et riche de diverses significations, est aujourd'hui tombé dans l'oubli. Décédé en 1995, cet homme a été pourtant une cheville ouvrière du dialogue islamo-chrétien, un pacificateur de la scène libanaise durant les années sombres de violence, un défenseur inlassable des droits des Palestiniens. Ce fut une personnalité à la pensée élégante et humaniste, qui unissait harmonieusement, dans ses écrits, la théologie, l'histoire politique et religieuse, les principes d'éthique et de morale humaniste les plus élevés.
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Qu’est-ce que le «retour du religieux» ?
par Georges Corm ,
publié le 23/10/2008
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Il est vraiment bien curieux que l'expression « retour du religieux » ait acquis tant de vogue, sans même que l'on s'interroge sur sa signification et sa fonction. Aussi est-il nécessaire de poser un certain nombre de questions préalables avant de tenter de cerner la réalité de ce phénomène peut-être plus imaginaire que réel.
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Le poids du passé sur l'Algérie d'aujourd'hui
par Gilbert Meynier ,
publié le 16/05/2007
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Toute société fait son histoire. Mais l'histoire de toute société pèse sur les conditions de vie de celle-ci, sur ses manières de penser et de ressentir le monde, sur sa culture et son idéologie. L'Algérie n'échappe pas à la règle commune qui vaut pour l'ensemble des sociétés humaines. L'histoire est un enjeu politique qui intéresse au premier chef la construction nationale, la conscience d'identité et la formation des mythes nationaux, c'est à dire la reconstruction des identifications.