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Programmes et ressources pour les concours de recrutement 2023

Publié par Cécilia Fernandez le 23/03/2022

 

Concours externe de l'agrégation

Programme complet disponible à cette adresse

https://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/agreg_externe/42/6/p2023_agreg_ext_lve_allemand_1425426.pdf

ÉCRIT : tronc commun

1. Andreas Gryphius, Carolus Stuardus

  • Andreas Gryphius, Carolus Stuardus. Trauerspiel, Stuttgart, Reclam, 2001, 168 S. (ISBN: 978-3-15-009366- 5)

Les tragédies d’Andreas Gryphius empruntent à la tradition jésuite la matrice du drame de martyr. Carolus Stuardus, le troisième Trauerspiel du Silésien, est à la fois représentatif du paradigme et singulier en ce qu’il est le seul qui soit en prise directe avec l’actualité historico-politique. Gryphius en rédige une première version en 1649, l’année même de la décapitation de Charles Ier d’Angleterre, manifestant sa sidération face à un régicide inédit parce que présenté comme fondé en raison et en droit. La pièce est réécrite après la restauration de la monarchie et une seconde version publiée en 1663.

L’œuvre au programme (dans la version de 1663) sera envisagée sous le triple angle politico-religieux, rhétorique et dramaturgique. On s’intéressera au cadre historique et confessionnel de la première révolution anglaise et de la guerre civile (anglicans, puritains et indépendants), en référence notamment aux diverses sources alléguées par l’auteur ou identifiées par la critique. Le drame se fait l’écho des controverses politico- confessionnelles de l’époque sur la monarchie absolue, la souveraineté populaire et la légitimité du tyrannicide qui opposent, y compris dans le camp protestant, les monarchomaques aux défenseurs de l’ordo dei et des « ordres » féodaux.

On interrogera la notion de sécularisation de la figure du martyr tributaire de la pensée typologique médiévale qui fait de l’histoire sainte, voire de l’histoire humaine profane, l’annonce ou la répétition de l’événement christique. On se demandera en quoi la sacralisation du fait politique participe du processus de confessionnalisation luthérienne au sein du Saint-Empire et dans quelle mesure l’auteur adhère au modèle théocratique.

Au plan rhétorique, on prendra en compte la vocation du théâtre scolaire silésien qui est d’instruire les futures élites urbaines et auliques dans les trois genres de l’éloquence (judiciaire, délibérative, épidictique). Au plan poétique, on étudiera la structure emblématique du drame, les choix dramaturgiques opérés par l’auteur dans sa réécriture de la pièce, la mise en scène sacrificielle du martyre royal conçu comme imitation du Christ, « post-figuration de la Passion », le recours à des topoi comme la vanitas, le sang des rois ou la triple couronne.

2. Christoph Martin Wieland, Die Abenteuer des Don Sylvio von Rosalva

  • Christoph Martin Wieland, Die Abenteuer des Don Sylvio von Rosalva. Erste Fassung [1764], hrsg. von Sven- Aage Jørgensen, Stuttgart, Reclam, 2001, 538 S. (ISBN: 978-3-15-018163-8)

Le premier roman en prose de Wieland, présenté comme un divertissement librement inspiré de Don Quichotte, offre au lecteur un espace de réflexion critique où résonnent de multiples discours propres aux Lumières européennes. On pourra y étudier une riche intertextualité littéraire, dont la réception ironique des contes de fées à la française est l’aspect le plus immédiat. Il conviendra aussi d’examiner les ressorts comiques, les jeux narratifs alliant récit et commentaire, les réflexions philosophiques et esthétiques : critique de la superstition et du merveilleux religieux ; questionnement sur l’éducation de l’esprit et la constitution de la connaissance ; affirmation de l’autonomie de la littérature par rapport aux champs du savoir. Ces analyses peuvent être l’occasion d’une réflexion sur le roman, genre alors en pleine mutation, mais encore en quête de légitimité (roman satirique ou philosophique, roman d’aventure et roman picaresque, roman de formation, entre autres). On pourra s’interroger aussi sur des catégories de contextualisation et de réception plus larges (rococo, Empfindsamkeit, Aufklärung, notamment).

3. Histoire de l’Autriche entre 1918 et 1938

  • L’Autriche 1918-1938. Recueil de textes civilisationnels réunis et édités par Jeanne Benay en collaboration avec Robert Julien, Paul Pasteur et Marianne Walle. Presses universitaires de Rouen et du Havre, 1998, 398 p. (= Publications de l'Université de Rouen. Études autrichiennes n° 6). (ISBN : 2-87775-242-9)

On étudiera l’histoire de l’Autriche entre les deux guerres mondiales, depuis la fondation de la République d’Autriche allemande (Republik Deutschösterreich) en novembre 1918 jusqu’à l’Anschluss en mars 1938 : on s’arrêtera, entre autres, sur les crises de la Première République, la guerre civile de 1934 et l’instauration de l’État corporatif austrofasciste (austrofaschistischer Ständestaat). Sans négliger l’importance décisive du contexte international et des rapports avec l’Allemagne, on s’intéressera au jeu des partis politiques dans une République qui s’essaie à la démocratie : on se penchera, d’une part, sur l’essor de la social-démocratie et sur l’influence de l’austromarxisme à l’époque de « Vienne la rouge », ainsi que, d’autre part, sur l’évolution du parti chrétien-social et sur le glissement vers la dictature des gouvernements Dollfuß et Schuschnigg, avec en toile de fond la montée en puissance du national-socialisme. On attendra par ailleurs des candidats une bonne connaissance de la société autrichienne de l’entre-deux-guerres, avec ses conservatismes et ses évolutions : seront notamment envisagées les conséquences de la dislocation de l’Empire pour l’économie, la société et la structure de l’emploi, les rapports entre l’État et l’Église catholique, la montée de l’antisémitisme et ses répercussions sur la population et les intellectuels juifs, ou encore la timide évolution du statut de la femme. On s’intéressera également à la presse, à l’éducation, au sport et à la culture dans un pays qui cherche à compenser la perte de sa puissance politique, que ce soit en valorisant l’héritage de la monarchie des Habsbourg ou bien en menant des expériences innovantes.

Le jury se réserve la possibilité de proposer à l’épreuve d’admission d’explication de texte d’autres textes relatifs à la thématique et à la période considérées.

4. Franz Kafka, Die Erzählungen

  • Franz Kafka, Die Erzählungen. Originalfassung, hg. von Roger Hermes, Frankfurt am Main, Fischer, 1996 (ISBN 978-3-596-13270-6)

Le corpus d’étude est constitué des recueils et récits publiés par Franz Kafka de son vivant, ainsi que d’un choix représentatif de textes narratifs posthumes. Dans l’approche de ce corpus, on s’intéressera particulièrement aux grandes thématiques de l’œuvre de Kafka : question du sens de l’existence, de l’accomplissement ou du non-accomplissement de soi, de la recherche de points de repère signifiants et de l’errance labyrinthique, de la culpabilité et de l’innocence, de la relation père-fils, du rapport à la judéité... On prendra en compte les catégories fondamentales de l’œuvre de Kafka : humour, absurde, burlesque, tragique, cruauté, réalisme, imaginaire. Une attention particulière sera portée aux stratégies et aux perspectives narratives – centrage exclusif ou non sur le point de vue du protagoniste, tension entre point de vue auctorial et point de vue subjectif, ironie engendrée par les jeux de perspective, dramatisation et théâtralité, effets de réel, poétique du regard et de l’observation. La question de l’appartenance générique des textes (récit, nouvelle, anecdote, parabole, conte animalier, etc.) et celle de la conduite de la narration au sein de ces genres ne seront pas négligées. Enfin, les spécificités de la langue, de la syntaxe et du style de Kafka, qui participent pleinement de son art du récit, devront faire l’objet d’un examen attentif.

5. La pensée sociologique de Niklas Luhmann

  • Niklas Luhmann, Liebe als Passion. Zur Codierung von Intimität, Frankfurt am Main, Suhrkamp, 1994 (ISBN : 978-3-518-28724-8)

L’œuvre de Niklas Luhmann constitue, par l’ampleur des champs abordés, la richesse de son appareil conceptuel et la diversité de son influence dans les sciences de la culture contemporaines, l’un des ensembles théoriques majeurs de ces cinquante dernières années. Lorsque paraît en 1982 son ouvrage sur l’amour, Luhmann n’a pas encore publié ses grandes monographies consacrées à l’économie, aux sciences, au droit, à l’art et à la société en tant que systèmes sociaux fonctionnellement différenciés. Il n’en reste pas moins que l’architecture générale de sa pensée y apparaît déjà avec netteté, puisque l’ouvrage renvoie constamment aux autres systèmes sociaux ainsi qu’au cadre théorique de son approche. On abordera donc l’œuvre au programme en la situant avec précision dans les différentes branches de son vaste projet théorique, mais également dans son contexte d’émergence, notamment les débats philosophiques, politiques et sociologiques de son temps.

L’œuvre au programme se caractérise par une grande rigueur terminologique, qui confère un sens très spécifique à des notions aussi courantes que celles de liberté, paradoxe, code, média, etc. On accordera donc une attention particulière à la manière dont Luhmann emploie de tels termes et les insère dans un réseau conceptuel qui souligne la dimension communicationnelle du fait social, afin de mettre à jour non seulement des codes culturels spécifiques, mais aussi une sémantique historique complexe. Il conviendra par ailleurs d’examiner la façon dont l’auteur mobilise ses références littéraires et scientifiques pour justifier son propos dans une perspective interdisciplinaire. On pourra enfin s’interroger sur les stratégies argumentatives qui lui permettent de souligner à la fois la singularité et la finalité de sa démarche.

 

Sur la Clé des langues:

 

ORAL : options

Option A - littérature : La poésie de Mascha Kaléko (1907-1975)

  • Mascha Kaléko : Die paar leuchtenden Jahre, München, dtv, 2003 (ISBN : 978-3-423-13149-0)
  • Mascha Kaléko : Das lyrische Stenogrammheft [enthält auch: Kleines Lesebuch für Große], München, dtv, 2016 (ISBN: 978-3-423-28098-3)

Publiant ses premiers poèmes dès 1929 dans les plus grands journaux démocrates de la république de Weimar, Mascha Kaléko est très vite classée parmi les poètes de la Nouvelle objectivité, certains rapprochant ses poèmes de ceux de Kurt Tucholsky et Erich Kästner mais également de Christian Morgenstern, Joachim Ringelnatz – et Heinrich Heine. Les thèmes de la grande ville, des injustices sociales, du bonheur de tous les jours, de la vie des petits employés, des petits fonctionnaires, des jeunes vendeuses, les préoccupations et les craintes de l’époque traversent ses premiers poèmes.

La poésie de Mascha Kaléko retrace plus largement une vie d’exil, débutant avant la Grande Guerre. On aura à cœur de replacer ses textes dans leur contexte tant politique que personnel, de considérer l’évolution des thèmes abordés, la Gebrauchslyrik croisant l’expérience et la douleur de l’exil, les difficultés du quotidien, la mort prématurée du fils unique en 1968. On s’intéressera également au ton, parfois léger, satirique ou humoristique, sarcastique ou mélancolique, de cette langue très dépouillée qui fait mouche.

L’ensemble des textes des deux recueils est au programme.

Option B - civilisation : La ville allemande au Moyen Âge (1250-1495)

Pour l’histoire de la ville allemande, le milieu du XIIIe siècle représente un tournant, dans une perspective qualitative autant que quantitative. En effet, les fondations urbaines prennent un élan inédit, surtout en Europe centrale où trois fois plus de villes sont fondées durant la deuxième moitié du siècle qu’avant 1250. On voit alors apparaître des villes d’un type nouveau, caractérisées par l’adoption de constitutions urbaines. Ce phénomène accompagne l’essor du mouvement communal : sous la pression des corporations dominantes, le gouvernement et la structure sociale des villes se trouvent durablement modifiés, favorisant l’émergence d’une identité urbaine étroitement liée à l’idée d’autonomie. Néanmoins, cette victoire ne signifie pas plus la disparition du patriciat qu’elle ne met fin aux tensions qui traversent une population urbaine qui se répartit entre différentes strates juridiques et économiques, la figure du Bürger ne correspondant qu’à un type d’habitant parmi de nombreux autres. Parallèlement à ces mutations internes, l’instabilité du pouvoir impérial durant le Grand Interrègne incite les villes, notamment de Rhénanie et de Souabe, à s’organiser au sein d’alliances et de ligues régionales ouvertes également aux princes, afin d’assurer leur propre protection contre les menaces extérieures et d’offrir des garanties, en particulier juridiques, à leurs habitants. Dans le nord de l’Empire, le dynamisme des marchands entraîne à la même époque l’apparition d’une puissance commerciale et bientôt politique, la Hanse.

Outre le mouvement d’émergence et de consolidation des constitutions urbaines, on étudiera l’évolution sociale et économique des villes allemandes entre 1250 et 1495, sans oublier leurs spécificités culturelles et leur importance pour la vie religieuse durant la période considérée. On s’intéressera également à l’action politique de ces villes à une échelle régionale et suprarégionale : relations entre villes et princes (alliances avec des princes ou, au contraire, lutte contre la tutelle de ces derniers), liens avec les pouvoirs ecclésiastiques (cas des villes épiscopales, notamment), rapport au pouvoir impérial.

Pour l’épreuve orale d’explication de texte, le jury proposera des documents en lien direct avec cette problématique et concernant la période retenue. Les éléments de bibliographie fournis ci-après ne sont qu’indicatifs et ne constituent en aucun cas des « ouvrages au programme ».

Bibliographie indicative

  • Manfred Groten, Die deutsche Stadt im Mittelalter, Stuttgart, Reclam, 2013.
  • Eberhard Isenmann, Die deutsche Stadt im Mittelalter 1150-1550. Stadtgestalt, Recht, Verfassung, Stadtregiment, Kirche, Gesellschaft, Wirtschaft, Köln/Weimar/Wien, Böhlau, 2014 [12012].
  • Jean-Marie Moeglin et Rainer A. Müller (éd.), Deutsche Geschichte in Quellen und Darstellung. Band 2: Spätmittelalter. 1250-1495, Stuttgart, Reclam, 2000.

Option C - linguistique : Temps et modes

Les six temps verbaux de l’allemand forment un système ayant pour fonction de situer des procès et des états de fait sur un axe temporel, par rapport à des portions du temps extra-linguistique qui sont le ‘présent’, le ‘passé’ et le ‘futur’. Quant aux modes, ils permettent de présenter, par l’intermédiaire du verbe, un état de fait comme réel (c’est en général la fonction du mode indicatif), potentiel ou irréel (fonction généralement associée au subjonctif) ou souhaité (fonction associée à l’impératif). Temps et modes relèvent d’un marquage morphologique porté par le verbe (ainsi les formes sprichst/sprachst manifestent-elles par exemple une opposition temporelle, tandis que spielst/spielest expriment une opposition modale), mais aussi parfois d’un marquage lexical (par le biais d’adverbes notamment). On s’intéressera donc aux outils linguistiques permettant de marquer la situation des événements dans le temps et la manière dont est présentée leur existence, ces deux opérations étant à mettre en relation avec le locuteur – et plus précisément avec la position et le jugement du locuteur en contexte.

L’étude des temps et des modes sur la base des formes présentes dans le texte proposé permettra d’approfondir et de problématiser un certain nombre de questions. On pourra par exemple s’interroger sur la/les fonctions principale(s) de chaque forme et sur sa/ses fonction(s) secondaire(s), et voir dans quelle mesure ces fonctions recoupent celles d’autres formes. Il apparaîtra très vite que les zones fonctionnelles sont loin d’être cloisonnées : on peut par exemple mentionner le subjonctif I qui complète le paradigme de l’impératif pour exprimer l’injonction (Sei still / Seien Sie still). Il sera également intéressant de se pencher sur le rapport entre temps et mode, pour savoir si on peut opposer ces deux notions suivant un critère hiérarchique (on considère généralement que les modes se déclinent en temps) ou s’il faut chercher ailleurs un critère de distinction. On pourra par ailleurs examiner dans quelle mesure le type de texte, de séquence textuelle ou le registre conditionnent l’emploi de certaines formes plutôt que d’autres. On pourra également se demander dans quelle mesure le marquage lexical, associé ou non au temps et au mode, peut être pertinent pour l’interprétation. D’autres questions concerneront le rapport des temps verbaux à la deixis (question du lien à la situation d’énonciation), ou encore la nécessité de prendre en compte la catégorie de l’aspect pour ladescription de certaines formes (par exemple le parfait).

Le traitement de ces questions (et de bien d’autres) appelle une observation des formes à travers leurs emplois. On s’attachera donc à étudier les formes temporelles et modales en partant de leurs fonctions de base (inévitablement réduites), pour en décrire les fonctions actualisées en contexte.

 

Sur la Clé des langues:

 

Concours interne de l'agrégation et  CAER-PA

Programme complet disponible à cette adresse

https://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/agreg_interne/46/2/p2023_agreg_int_lve_allemand_1425462.pdf

1. Franz Kafka, Die Erzählungen

  • Franz Kafka, Die Erzählungen. Originalfassung, Hrsg.: Roger Hermes, Frankfurt am Main, Fischer, 1996. ISBN 978-3-596-13270-6

Le corpus d’étude est constitué des recueils et récits publiés par Franz Kafka de son vivant, ainsi que d’un choix représentatif de textes narratifs posthumes. Dans l’approche de ce corpus, on s’intéressera particulièrement aux grandes thématiques de l’œuvre de Kafka : question du sens de l’existence, de l’accomplissement ou du non-accomplissement de soi, de la recherche de points de repère signifiants et de l’errance labyrinthique, de la culpabilité et de l’innocence, de la relation père-fils, du rapport à la judéité... On prendra en compte les catégories fondamentales de l’œuvre de Kafka : humour, absurde, burlesque, tragique, cruauté, réalisme, imaginaire. Une attention particulière sera portée aux stratégies et aux perspectives narratives – centrage exclusif ou non sur le point de vue du protagoniste, tension entre point de vue auctorial et point de vue subjectif, ironie engendrée par les jeux de perspective, dramatisation et théâtralité, effets de réel, poétique du regard et de l’observation. La question de l’appartenance générique des textes (récit, nouvelle, anecdote, parabole, conte animalier, etc.) et celle de la conduite de la narration au sein de ces genres ne seront pas négligées. Enfin, les spécificités de la langue, de la syntaxe et du style de Kafka, qui participent pleinement de son art du récit, devront faire l’objet d’un examen attentif.

2. Christoph Martin Wieland, Die Abenteuer des Don Sylvio von Rosalva

  • Christoph Martin Wieland, Die Abenteuer des Don Sylvio von Rosalva. Erste Fassung [1764], Hrsg.: Sven A. Jørgensen. Stuttgart, Reclam, 2001, 538 S. ISBN: 978-3-15-018163-8

Le premier roman en prose de Wieland, présenté comme un divertissement librement inspiré de Don Quichotte, offre au lecteur un espace de réflexion critique où résonnent de multiples discours propres aux Lumières européennes. On pourra y étudier une riche intertextualité littéraire, dont la réception ironique des contes de fées à la française est l’aspect le plus immédiat. Il conviendra aussi d’examiner les ressorts comiques, les jeux narratifs alliant récit et commentaire, les réflexions philosophiques et esthétiques : critique de la superstition et du merveilleux religieux ; questionnement sur l’éducation de l’esprit et la constitution de la connaissance ; affirmation de l’autonomie de la littérature par rapport aux champs du savoir. Ces analyses peuvent être l’occasion d’une réflexion sur le roman, genre alors en pleine mutation, mais encore en quête de légitimité (roman satirique ou philosophique, roman d’aventure et roman picaresque, roman de formation, entre autres). On pourra s’interroger aussi sur des catégories de contextualisation et de réception plus larges (rococo, EmpfindsamkeitAufklärung, notamment).

Pour l’explication de texte à l’oral, les passages seront choisis parmi les p. 17 à 66, 100 à 275 et 421 à 450.

3. Histoire de l’Autriche entre 1918 et 1938

  • L’Autriche 1918-1938. Recueil de textes civilisationnels réunis et édités par Jeanne Benay en collaboration avec Robert Julien, Paul Pasteur et Marianne Walle. Presses universitaires de Rouen et du Havre, 1998, 398 p. (= Publications de l'Université de Rouen. Études autrichiennes n° 6). ISBN : 2-87775- 242-9

On étudiera l’histoire de l’Autriche entre les deux guerres mondiales, depuis la fondation de la République d’Autriche allemande (Republik Deutschösterreich) en novembre 1918 jusqu’à l’Anschluss en mars 1938 : on s’arrêtera, entre autres, sur les crises de la Première République, la guerre civile de 1934 et l’instauration de l’État corporatif austrofasciste (austrofaschistischer Ständestaat). Sans négliger l’importance décisive du contexte international et des rapports avec l’Allemagne, on s’intéressera au jeu des partis politiques dans une République qui s’essaie à la démocratie : on se penchera, d’une part, sur l’essor de la social-démocratie et sur l’influence de l’austromarxisme à l’époque de « Vienne la rouge », ainsi que, d’autre part, sur l’évolution du parti chrétien-social et sur le glissement vers la dictature des gouvernements Dollfuß et Schuschnigg, avec en toile de fond la montée en puissance du national-socialisme. On attendra par ailleurs des candidats une bonne connaissance de la société autrichienne de l’entre-deux-guerres, avec ses conservatismes et ses évolutions : seront notamment envisagées les conséquences de la dislocation de l’Empire pour l’économie, la société et la structure de l’emploi, les rapports entre l’État et l’Église catholique, la montée de l’antisémitisme et ses répercussions sur la population et les intellectuels juifs, ou encore la timide évolution du statut de la femme. On s’intéressera également à la presse, à l’éducation, au sport et à la culture dans un pays qui cherche à compenser la perte de sa puissance politique, que ce soit en valorisantl’héritage de la monarchie des Habsbourg ou bien en menant des expériences innovantes.

Le jury se réserve la possibilité de proposer à l’épreuve d’admission d’explication de texte d’autres textes relatifs à la thématique et à la période considérées.
Les candidats sont ainsi invités à travailler aussi avec les documents historiques disponibles en ligne.

 

Sur la Clé des langues:

 

Pour citer cette ressource :

Programmes et ressources pour les concours de recrutement 2023, La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), mars 2022. Consulté le 19/11/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/allemand/se-former/programmes-des-concours/programmes-et-ressources-pour-les-concours-de-recrutement-2023