«Le maquilleur de cadavres» de Jaime Casas
Le Maquilleur de cadavres, traduit de l’espagnol (Chili) par Julie Sanchez, éd. L’Atelier du tilde, Lyon, 2014, 184p. ISBN : 979-10-90127-28-9
Titre original : El maquillador de cadáveres, Ed. LOM, 2007, Santiago de Chile, 182 p. ISBN : 978-956-28-2925-0
L’auteur
Jaime Casas, né en 1949, est un auteur chilien originaire de Coyhaique. Sous le gouvernement d’Allende, Jaime Casas travaille au ministère de l’Agriculture. C’est ensuite dans les années 80, alors que le Chili vit sous la dictature de Pinochet qu’il se met à écrire. Il publie alors plusieurs romans, tels que A su imagen y semejanza, La noche de Acevedo, etc. En 2004, il reçoit le prix du Consejo Nacional del Libro y de la Lectura pour son roman Un esqueleto bien templado et en 2009 son roman El Sueño del Muerto Padilla est adapté en court-métrage. Un autre projet d’adaptation est actuellement en cours pour son roman El maquillador de cadáveres.
Le roman
Le Maquilleur de cadavres raconte l’histoire de Pancho Veloso, un adolescent de l’extrême sud du Chili. Pancho est un garçon étrange, fils de croque-mort, il grandit dans un univers lugubre (pompes funèbres, boucherie, abattoir, etc). Aux yeux de tous il est considéré comme un bon à rien. Un jour sa famille l’envoie en ville pour travailler. Il se lie alors d’amitié avec un médecin-légiste, lui demande de lui enseigner son métier, et un peu comme le Jean-Baptiste Grenouille du Parfum de Patrick Süskind, qui désire capturer l’odeur des gens pour en faire des essences, Pancho découvre le don de saisir la beauté de l’âme des gens décédés. Il veut les embaumer pour leur conserver cette beauté. Il va donc devenir thanatopracteur.
Ce roman nous fait voyager dans la campagne australe du Chili, entre la cordillère des Andes et le Pacifique. Et c’est dans cette zone presque austère que nous suivons l’adolescent dans sa recherche d’identité, ses premières amours et sa quête de figure paternelle. Au fil de ce récit, à la frontière du roman d’apprentissage, le jeune Pancho, va défier la mort. Il s’entraîne à modeler les visages des défunts, afin de leur accorder un dernier souffle de vie. Tout en perfectionnant son art, le jeune chilien va se construire une famille d’adoption de laquelle il apprendra beaucoup, et notamment à s’accepter.
Loin d’être morbide, c’est un roman plein d’humour et de finesse dans lequel la sensualité et l’amour adolescent côtoient la solitude et la brutalité de certains êtres.
Pour citer cette ressource :
Olivia Sébart, Le maquilleur de cadavres de Jaime Casas, La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), novembre 2016. Consulté le 22/12/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/espagnol/litterature/litterature-latino-americaine/bibliotheque/le-maquilleur-de-cadavres-de-jaime-casas