Vous êtes ici : Accueil / Littérature / Littérature britannique et irlandaise / Du protocole de lecture à la relation dialogique : le modernisme revisité dans «The Light of Day» de Graham Swift

Du protocole de lecture à la relation dialogique : le modernisme revisité dans «The Light of Day» de Graham Swift

Par Béatrice Berna : PRAG - Université René Descartes - Paris 5
Publié par Clifford Armion le 09/10/2009

Activer le mode zen

Le propos de cette communication est de montrer comment les échos intertextuels modernistes sont des éléments structurants essentiels dans l’écriture de ((The Light of Day)), qui permettent à Graham Swift de faire entendre sa propre voix, spécifiquement contemporaine.

Cette communication a été donnée dans le cadre de la Journé d'étude sur l'intertextualité dans le roman contemporain de langue anglaise, organisée le 19 juin 2009 à Lyon 2 par le CARMA.

video_chapitree

video_chapitree  
Introduction 00:00
I. L’intertexte Woolfien, révélateur d’un protocole de lecture moderniste 02:06
  • Une citation initiale à valeur métaphorique
02:06
  • L'adoption de topoï de la littérature moderniste
04:41
  • Périphérie et mobilité postmoderniste
07:11
2. Une relation dialogique propice à la réévaluation des codes sociaux 10:26
  • Un questionnement sur le bien-fondé de la civilisation
11:14
  • La radicalisation de la représentation des valeurs bourgeoises
12:51
  • La violence du bouleversement métaphysique
15:07
3. Vers l'épiphanie finale et l'espoir d'une vision réconciliée avec le monde 17:16
  • Un pélerinage initiatique
17:28
  • Un nouvel intertexte au pouvoir rassurant
19:37
  • De la résignation woolfienne à la libération swiftienne
21:45
Conclusion 23:03

Écouter l'audio uniquement

Extrait de texte :

Introduction :

Le narrateur, George, est détective privé, spécialisé dans les affaires d'adultère.

The sun feels warm through the windscreen, but the street's full of people hunched in coats, chins buried in scarves. I drive along the Broadway, past the station, towards the hill. From Wimbledon's lower end (my end) to the snooty Village on the hill. Past Worple Road. Then at Woodside I turn right, and then left into the leafy, looked-after, quiet zone of houses set back from the street, of lawns and drives and hedges and burglar alarms. Rooftops backed by trees.

I have to do it. I didn't say - nor did she. But I have to do it, today. Beecham Close. Number fourteen. Someone else lives there now. Another world, another planet. I could find out all about them, check them out. It's how I make my living, after all.

A zone, as you climb the hill, of verges and double garages and wrought iron and speed bumps and private nursery schools. But don't knock it. If you make your living how I do, then make it where they'll pay your fees, and where - with all they've got - they can still (you'd be surprised) do the strangest things.

And don't knock it anyway. This home-and-garden land, this never-never land where nothing much is ever meant to happen. These Wimbledons and Chislehursts. What else is civilisation for?

Graham Swift. The Light of Day. London: Penguin Books. 2003. p. 25.

Pistes de lecture :

  • On pourra s'intéresser au protocole de lecture moderniste et en particulier aux topoï de la littérature moderniste convoqués dans le texte de Graham Swift : George, le narrateur homodiégétique, s'inscrit dans la lignée des personnages flâneurs des romans modernistes ; il est seul, et ses réflexions intimes livrées sous forme de monologues intérieurs à la première personne, revisitent la forme du stream of consciousness woolfien.
  • On pourra aussi analyser la relation dialogique qui s'établit entre le texte cité, Mrs Dalloway, et le texte citant The Light of Day, autour de la notion de civilisation. La question What's civilization for? qui ponctue le texte de Graham Swift (25, 63, 131, 166 et 289) entre en résonnance avec la réflexion iconoclaste sur la valeur de la civilisation impériale britannique, dans le texte de Virginia Woolf.
  • Afin de mettre en avant la spécificité contemporaine du texte, on s'intéressera en particulier, au choix de l'auteur de situer son roman dans les banlieues chics du sud de Londres et non pas dans le centre de Londres comme Mrs Dalloway. Les banlieues constituent un lieu ex-centré plus en adéquation avec l'epistémé postmoderne. Cependant, la périphérie privilégiée par Graham Swift ne peut se situer que par rapport à un centre, qu'il ne peut donc pas totalement nier. Similairement, Graham Swift ne nie pas l'esthétique moderniste mais reste en lien avec elle, et radicalise ses codes. Dans Mrs Dalloway une belle voiture crée l'événement, George semble privilégier cet emblème mobile de la modernité, le connaître de l'intérieur, pour l'inscrire dans un voyage d'exploration éminemment contemporain.

 

Pour citer cette ressource :

Béatrice Berna, "Du protocole de lecture à la relation dialogique : le modernisme revisité dans «The Light of Day» de Graham Swift", La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), octobre 2009. Consulté le 04/11/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/anglais/litterature/litterature-britannique/du-protocole-de-lecture-a-la-relation-dialogique-le-modernisme-revisite-dans-the-light-of-day-de-graham-swift