Printemps du cinéma arabe : une identité à retrouver, entre désir de créations originales et dérives inattendues...
Introduction
« Comme dans toutes les dictatures, les caméras ne sont pas bienvenues. »
Filmer la dictature, filmer la révolution, est-ce aussi facile qu’il n’y parait ? Une cinquantaine de films, tous formats confondus, ont vus le jour pendant et depuis le début de la révolution tunisienne en janvier 2011. Des images rares tournées avant ou après les révolutions arabes qui ont mis à mal des dictatures ancrées depuis des décennies. Au Liban, en Tunisie, en Egypte, en Syrie, en Algérie, au Marc ou au Yémen, des cinéastes ont filmé l’aspiration des peuples à la liberté, mais aussi ces sociétés figées, gangrénées par la corruption, l’aliénation et les pesanteurs religieuses. Un cinéma lucide, courageux et parfois tourné dans l’urgence.
Fait notoire, beaucoup d’œuvres sont réalisées par des femmes – ce qui n’est sans doute pas un hasard. « Jamais comme aujourd’hui, le cinéma n’a été autant utilisé comme une arme de résistance », affirmait un spectateur lors du festival Printemps du cinéma arabe à Paris. Il soulignait ainsi l’importance des images. Celles tournées à chaud avec des téléphones portables, lors des manifestations en Tunisie, en Egypte, au Yémen, ou en Syrie ont contribué à lever la chape de plomb. Des jeunes, des citoyens se sont substitués aux journalistes et aux documentaristes, devenant les grands témoins des évènements. Mais les cinéastes étaient aussi à pied d’œuvre, et depuis longtemps. On n’a sans doute pas assez prêté attention à eux. Leurs images, parfois brutales, épousent la parole qui se libère, trop longtemps étouffée. Leurs travaux sont si précieux qu’ils méritent d’être vus. 3 Je suis sur un tremplin au bord d’un plongeoir… ».
Dans notre communication, nous proposons de faire un tour d’horizons de quelques films tournés avant, pendant et après les Révolutions des pays arabes.
Nous analyserons quelques extraits de films afin de montrer les différences avant et après la Révolution, surtout du point de vue de la liberté d’expression. Enfin, nous nous intéresserons aux changements remarqués « grâce » ou « à cause » de la Révolution. Mais peut-on réellement parler de changements ? Ne sommes-nous pas en train de vivre sous une autre forme de dictature ?
Audio de l'intervention
video.ens-lyon.fr/eduscol-cdl/2013/2013-10-24_ARA_Gabsy-Rym.mp3 |
Filmographie
Pour citer cette ressource :
Rym Taga Gabsi, Printemps du cinéma arabe : une identité à retrouver, entre désir de créations originales et dérives inattendues..., La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), mars 2015. Consulté le 07/11/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/arabe/arts/arts-plastiques/cinema/printemps-du-cinema-arabe-une-identite-a-retrouver-entre-desir-de-creations-originales-et-derives-inattendues-