Donald Trump et le vote des femmes évangéliques blanches
Introduction
L’un des enjeux de la campagne présidentielle américaine de 2024, notamment pour le camp démocrate, a été de remporter l’adhésion de l’électorat féminin. Le fossé entre les genres (gender gap) dans les intentions de vote s’est creusé après le désistement de Joe Biden au profit de Kamala Harris : les femmes pensaient plutôt voter pour Kamala Harris, tandis que le choix de l’électorat masculin se portait sur Donald Trump (Contorno, Holmes et Treene, 2024).
Si Trump ne s’est pas particulièrement adressé à l’électorat féminin au cours de sa campagne, il est pourtant un vote féminin sur lequel il a pu compter : celui des femmes évangéliques blanches, qui s’était déjà manifesté lors des élections présidentielles de 2016. Environ deux-tiers des femmes évangéliques blanches soutenaient en effet Donald Trump durant son premier mandat (Gaddini, 2019). Pour l’élection de 2024, les chiffres ont augmenté, puisque 80% des évangéliques blanches ont voté pour lui (Edison Research, 2024). Ce chiffre correspond au soutien du groupe évangélique blanc hommes et femmes confondus pour les élections de 2024, mais aussi de 2016 et 2020 (P. Smith, 2024).
Comment analyser ce soutien constant des évangéliques à Donald Trump, et plus particulièrement celui des femmes, en dépit des propos sexistes, de la condamnation pour agressions sexuelles, et plus largement de l’antiféminisme assumé du candidat républicain ? Que révèle ce soutien de l’intériorisation pour les femmes évangéliques de normes et de rôles genrés ?
Pour répondre à ces questions, nous nous appuierons sur divers travaux conduits sur le rapport des femmes évangéliques à l’antiféminisme, ainsi que sur l’analyse de discours issus d’internet (notamment de réseaux sociaux évangéliques) dans une perspective sociologique. Il s’agira d’abord de rappeler que le soutien des évangéliques blanc·hes à Donald Trump s’inscrit dans la continuité de l’alliance politique entre ce groupe religieux et le parti républicain, puis de montrer que les normes genrées intériorisées par les femmes évangéliques blanches favorisent leur soutien à un candidat et président antiféministe.
1. Le soutien fidèle des évangéliques blanc·hes à Donald Trump
1.1 Les évangéliques blanc·hes aux États-Unis : contextualisation
Issus de Réveils aux 18e et 19e siècles au sein du christianisme protestant [1], les évangéliques blanc·hes représentent aujourd’hui 14% environ de la population étasunienne, soit un déclin assez marqué depuis le début du 21ème siècle, puisqu’ils et elles étaient encore 23% en 2006 (Pew Research Center, 2021). Ils et elles constituent cependant toujours le groupe religieux le plus important du pays. Distinguer les évangéliques blanc·hes des autres protestant·es est essentiel car aux États-Unis, ce groupe est largement ségrégué, à tel point que les historien·nes contemporain·es définissent l’évangélisme étasunien contemporain comme un courant intrinsèquement « blanc », comme le souligne Matthew Avery Sutton : « post World War II evangelicalism is best defined as a white, patriarchal, nationalist religious movement made up of Christians who seek power to transform American culture through conservative-leaning politics and free-market economics » (2024). Les intentions de vote lors de la dernière campagne présidentielle reflétaient clairement l’opposition entre les évangéliques blanc·hes et les protestant·es noir·es (quoiqu’avec des exceptions et des évolutions récentes (Brown et al. 2024 ; G. A. Smith, 2024)). Un sondage d’août 2024 montrait ainsi que 82% des évangéliques blanc·hes avaient prévu de voter pour Donald Trump, alors que 86% des protestant·es noir·es prévoyaient de voter pour Kamala Harris [2].
Depuis les années 1970, les évangéliques blanc·hes se sont constitué·es en force politique conservatrice influente, contribuant notamment à l’élection de Ronald Reagan en 1980. La présidence de ce dernier a marqué le début d’une accointance qui dure encore aujourd’hui entre le groupe évangélique blanc et le parti Républicain. Ils ont en commun la défense de valeurs morales qui s’articulent notamment autour d’un modèle familial hétéronormé. Ils s’opposent fermement au droit à l’avortement et à l’acquisition de nouveaux droits pour les minorités sexuelles. Aujourd’hui, la majorité des évangéliques blanc·hes sont par ailleurs issu·es d’une classe moyenne déclassée se sentant de plus en plus minoritaire dans la société étasunienne, menacée par les autres groupes ethniques. Cette peur du métissage de la société a été instrumentalisée par différent·es candidat·es républicain·es aux élections présidentielles, et particulièrement par Donald Trump (Sutton, 2024).
1.2 Le soutien des évangéliques à Donald Trump : un paradoxe ?
Le soutien des évangéliques blanc·hes à Trump s’inscrit donc dans la continuité du rapprochement entre ce groupe et les Républicains depuis la fin du 20e siècle. Cette entente a cependant suscité les interrogations de nombreux·ses analystes politiques et chercheur·euses, mais aussi d’évangéliques. Par exemple, Russel Moore, rédacteur en chef du grand magazine évangélique Christianity Today, déplore dans un article intitulé « Evangelicals Don’t Love Donald Trump Enough » l’indulgence de certain·es évangéliques à l’égard de Trump (Moore, 2024). Beaucoup voient une incompatibilité entre les valeurs morales défendues par les évangéliques – l’attachement au mariage, à la fidélité, l’opposition aux jeux d’argent, entre autres – et la personnalité et les comportements de Trump : star de la téléréalité et homme d’affaires décomplexé, il est également connu pour ses infidélités conjugales, notamment avec des célébrités de l’industrie pornographique. Le journaliste Jonathan Merritt résumait ainsi cette incompatibilité en 2016 dans The Atlantic : « [Donald Trump] is the living, breathing embodiment of what many evangelicals have spent their careers warring against » (Merritt, 2016).
Le ralliement des évangéliques à Donald Trump peut s’expliquer par plusieurs facteurs politiques et socio-économiques qui ont été mis en évidence par l’historien Mokhtar Ben Barka (2017). Tout d’abord, le premier mandat de Donald Trump a permis la nomination de trois juges conservateur·rices à la Cour Suprême : Neill Gorsuch en 2017, Brett Kavanaugh en 2018 et Amy Coney Barrett en 2020. Cette inflexion conservatrice a notamment conduit en 2022 à la révocation de l’arrêt Roe v. Wade de 1973 [3], décision accueillie favorablement par la majorité des évangéliques blanc·hes qui militent pour une restriction, voire une interdiction totale du droit à l’avortement depuis les années 1970. Il convient ensuite de considérer ce groupe dans sa dimension sociale et « raciale ». Les évangéliques blanc·hes perçoivent en effet une « dissolution progressive de l’identité nationale » (Barka, 2017, 21) qu’ils et elles pensent représenter. Le slogan « Make America Great Again » a pu faire écho à ces inquiétudes, dans le sens où l’Amérique décrite par Donald Trump est non seulement une puissance économique mondiale, mais aussi une société « blanche » et chrétienne, à laquelle il fait par exemple allusion lorsqu’il se met en scène dans le bureau ovale entouré de pasteur·es évangéliques priant pour lui en mars 2025. Enfin, le mode de pensée et de discours manichéen proposé par Trump cadre bien avec la théologie évangélique fondamentaliste, qui conçoit le monde comme un champ de bataille entre le Bien et le Mal. Comme l’explique Mokhtar Ben Barka, « le monde de Trump est fait de gagnants et de perdants, de bons et de méchants. Les ennemis de l’Amérique sont clairement identifiés : à l’intérieur, c’est Obama ; à l’extérieur, ce sont la Chine, l’Iran, les migrants, les terroristes » (Ben Barka, 2017, 24).
Outre ces facteurs socio-économiques, le soutien des évangéliques à Trump, et notamment celui des femmes, peut s’expliquer par les normes genrées que celles-ci ont intériorisées.
2. La socialisation des femmes évangéliques
Durant sa campagne de 2024, Trump a préféré s’adresser à un électorat masculin en faisant appel aux stéréotypes d’une masculinité conservatrice : autoritarisme patriarcal, protectionnisme agressif, discours politiquement incorrects assumés. Pourtant, il a bénéficié des votes d’une part non-négligeable de femmes, notamment parmi l’électorat évangélique blanc. Ce soutien peut s’expliquer par le mode de socialisation des femmes évangéliques blanches, à qui l’on inculque un idéal de féminité et de masculinité.
2.1 Apprendre la féminité évangélique : différentialisme et complémentarité
La sociologue Muriel Darmon définit la socialisation comme « l’ensemble des processus par lesquels l’individu est construit, on dira aussi formé, modelé, façonné, fabriqué, conditionné, par la société globale et locale dans laquelle il vit, processus au cours desquels l’individu acquiert, apprend, intériorise, incorpore, intègre, des façons de faire, de penser et d’être qui sont situées socialement » 2006, 8). Le milieu évangélique constitue pour les jeunes croyantes une instance primaire de socialisation, particulièrement pour celles dont les parents sont déjà évangéliques (J. Smith, 2021; Uecker et Bowman, 2024).
La socialisation des femmes évangéliques repose notamment sur un différentialisme de genre marqué. Les genres sont clairement définis et pensés sur le mode de l’homologie, c’est-à-dire comme les traductions immédiates des sexes biologiques et non comme des constructions sociales. Pour les évangéliques, Dieu a délibérément créé des caractéristiques distinctes pour les hommes et les femmes. Un article du blog de l’organisation évangélique Focus on the Family, qui fonctionne comme un groupe de pression politique en faveur d’une société hétéronormative, révèle l’importance que revêt cette différenciation des genres dans l’éducation des jeunes filles. L’article, intitulé « Help! My Child Wants to Be the Opposite Sex! » est écrit par une femme évangélique à propos de sa fille qui refuse de se conformer à une féminité stéréotypée, décrite ainsi par l’autrice : « If only she would grow out her hair; If only she would wear a bra; If only she would wear hoop earrings; If only she would wear women’s clothes; If only she would ditch the baseball cap » [4]. L’apparence, basée sur des critères esthétiques occidentaux et modernes (le soutien-gorge, la casquette de baseball), semble ici centrale dans la construction de l’identité de genre.
Ce différentialisme de genre prôné par les évangéliques n’est cependant pas uniquement physique. Il se traduit par la croyance en une complémentarité des rôles des femmes et des hommes, les femmes étant reléguées à l’espace domestique, et notamment à leur rôle de mère. La théologie évangélique exige aussi des femmes qu’elles se soumettent à leur mari dans un rapport de pouvoir qui est « voulu par Dieu », selon leur lecture de la Bible [5]. Rappelons ici que l’attachement à la Bible, comme autorité exclusive et normative, est un trait caractéristique de l’évangélisme (Juzwik, 2014) [6]. Comment ces rôles de genre stéréotypés favorisent-ils l’idéalisation de la masculinité représentée par Donald Trump ?
2.2 Donald Trump : idéal de masculinité évangélique ?
Le mode de socialisation des femmes évangéliques blanches semble favoriser une politisation de ces femmes en faveur du camp républicain, et plus spécifiquement de Donald Trump, en raison de son projet sociétal et du type de masculinité qu’il cherche à incarner. Selon l’historienne étasunienne Kristin Kobes du Mez (2020), le soutien des évangéliques à Trump est d’ailleurs l’aboutissement d’une reconfiguration par les évangéliques de la figure du Christ en figure de masculinité virile, guerrière, puissante, que Trump leur paraît représenter parfaitement. Or, c’est également le modèle de masculinité que les femmes évangéliques ont appris à valoriser.
Un reportage de 2024 du média texan indépendant Current Revolt le révèle de façon frappante. Celui-ci s’est penché sur la participation de jeunes femmes au Young Women’s Leadership Summit, un rassemblement annuel pour les « femmes conservatrices » (conservative women), dont une large part sont évangéliques [7]. Son but est de promouvoir une féminité stéréotypée – maternelle, domestique et docile, dont l’apparence correspond au canon esthétique de la féminité blanche – dans une atmosphère politisée, où sont mises en avant les causes anti-avortement et anti-LGBTQIA+. Le reportage révèle l’attachement de jeunes femmes, parfois adolescentes, à des rôles de genre extrêmement limités, y compris pour les hommes qui doivent selon elles pourvoir aux besoins financiers du foyer. Trump leur apparaît comme un bon modèle de masculinité, en tant qu’homme d’affaires et entrepreneur.
Si la socialisation des femmes évangéliques les prépare à ériger la figure de Trump en modèle de masculinité, l’équipe de campagne du candidat développe de son côté une stratégie politique de mobilisation de cet électorat. Bien que Donald Trump se soit rarement adressé directement aux femmes lors de sa dernière campagne, il s’est entouré de personnalités qui se sont chargées de cette mission. Lors du Young Women’s Leadership Summit de 2024, l’une des conférencières invitées n’était autre que Lara Trump, la belle-fille du candidat. Elle-même représente une féminité blanche physiquement stéréotypée (blonde, cheveux longs, mince), supposément en accord avec les exigences de la féminité conservatrice ; elle se présente cependant également comme une personnalité publique, qui sort du cadre domestique pour son activité militante. Ce paradoxe, entre domesticité et engagement public, impliquant l’adoption d’une position d’autorité, est d’ailleurs évident dans l’utilisation du terme « leadership » qui figure dans le nom même du congrès. Les jeunes femmes sont invitées à diffuser et défendre les valeurs conservatrices de l’évangélisme, ce qui les conduit à épouser des discours antiféministes.
3. L'antiféminisme des femmes évangéliques
3.1 La rationalité de l'antiféminisme des femmes évangéliques
L’antiféminisme de certaines femmes n’est pas un phénomène nouveau. L’essayiste féministe Andrea Dworkin analysait déjà en 1983, dans son ouvrage intitulé Right-Wing Women, la logique argumentaire qui conduisait à son époque de nombreuses femmes à faire le choix de l’antiféminisme. Dans une société patriarcale, ce choix est rationnel : ne pas être féministe, voire être anti, signifie se placer du côté des dominants, et donc continuer à bénéficier de la protection des hommes.
L’analyse de Dworkin reste pertinente lorsque l’on cherche à décrire l’antiféminisme actuel de certaines femmes. Dans le contexte évangélique contemporain, la sociologue Katie Gaddini (2019) a mis en évidence le fait que les femmes impliquées dans ces milieux patriarcaux devaient faire des compromis si elles souhaitaient y rester, en priorisant leur appartenance au groupe religieux par rapport à leur appartenance au groupe des femmes. Rester intégrées à la communauté religieuse – et donc bénéficier de sa solidarité, y compris matérielle et financière – nécessite notamment d’accepter de se soumettre aux hommes, surtout dans le cadre du foyer (Gaddini, 2022).
3.2 Se soumettre à son mari... jusque dans les urnes
Dans le contexte de la campagne présidentielle, l’injonction à la docilité signifie pour certaines femmes voter selon l’ordre de leur mari. Dale Partridge, pasteur et auteur évangélique fondamentaliste, a publié sur le réseau social X (ex-Twitter) le 29 octobre 2024 (Figure 1) un texte défendant ce principe :
In a Christian marriage, a wife should vote according to her husband’s direction.
He is the head and they are one.
Unity extends to politics.
That is not controversial.
La femme de Dale Partridge, Veronica, avait déjà expliqué dans une vidéo YouTube sur la chaîne de son mari, plusieurs années auparavant, qu’elle avait fait le choix de la soumission en conscience, le justifiant par son désir d’obéir à Dieu. Dans la vidéo, elle explique qu’elle a accepté son rôle au moment où elle a compris qu’il s’agissait de se conformer à la « volonté de Dieu » [8]. L’argument d’autorité joue ici pleinement, la structure patriarcale de la famille et de la société étant défendue comme relevant d’abord d’une injonction divine.
Le discours extrême du mari de Veronica sur X montre par ailleurs comment l’engagement dans une communauté religieuse évangélique conservatrice implique pour les femmes de se conformer à des normes patriarcales, et notamment d’accepter leur subordination, en commençant par leur foyer. Cette pression patriarcale, qui s’exerce donc aussi sur le plan politique, fut au cœur des préoccupations des évangéliques pro-Harris pendant la campagne et les élections de 2024, qui tentaient de convaincre les femmes de leur liberté de vote (Jenkins, 2024). À cet égard, il est important de rappeler que les femmes évangéliques ne forment pas un groupe homogène. Il est traversé, tout comme l’évangélisme de façon plus large, par des tensions entre progressisme et conservatisme, qui s’expriment par une polarisation interne de plus en plus accrue (Kidd, 2019 ; Perry, 2022).
Conclusion
Les femmes qui soutiennent Trump le font-elles dans le cadre d’un rapport transactionnel, qu’elles ont intériorisé à travers leur socialisation ? En se soumettant aux normes patriarcales de leur milieu religieux, elles continuent de bénéficier du soutien de leurs pairs, hommes et femmes, et de défendre la morale familiale qui leur est chère. Camille Froidevaux-Metterie, dans une perspective philosophique, explique que les féminismes, s’ils ouvrent de nouveaux chemins aux femmes, les font aussi se confronter au « vertige de la liberté d’être soi » (Froidevaux-Metterie, 2018, 89) – augmenté, pour certaines femmes, de la peur du rejet par la communauté. Les aspects psychologiques du phénomène social que nous observons ne doivent donc pas être négligés.
Par ailleurs, étudier le soutien des évangéliques à travers le prisme du genre ne doit pas faire oublier que les femmes évangéliques, tout comme les hommes, se rassemblent autour de Trump pour défendre des « valeurs morales » (notamment à travers le combat « pro-life » contre le droit à l’avortement), mais aussi en raison de questions économiques et migratoires, qui préoccupent plus largement les citoyen·nes étasunien·nes, en dehors de catégories religieuses. Des statistiques montrent en outre que les évangéliques qui soutiennent Trump ne sont pas aveugles à ses manquements moraux, mais les tolèrent au profit de la défense de leurs divers idéaux. Un rapport du Pew Research Center de mars 2020 indique ainsi que deux tiers des évangéliques blanc·hes avaient soit des « sentiments contradictoires », soit un avis clairement défavorable concernant la moralité du comportement de Donald Trump (Pew Research Center, 2020). Le rapport entre les évangéliques blanc·hes et Donald Trump est ainsi, depuis 2016, un rapport où chacun·e y trouve son compte.
Enfin, rappelons que parler des (femmes) évangéliques blanc·hes, présente un risque d’essentialisation important. Ce groupe est composé d’individus dont les croyances et engagements sont en réalité variés, et est travaillé par un mouvement important de désaffiliation depuis les années 2010 (Davis et al., 2023). Ces évolutions récentes devront faire l’objet de travaux dans les prochaines années.
- [1] Les Réveils sont des mouvements de renouvellement spirituel qui ont jalonné l’histoire du christianisme, en particulier protestant. Leur objectif est de « réveiller » les croyant·es de leur « endormissement » spirituel. Pour aller plus loin, voir Sébastien Fath (2019).
- [2] Les évangéliques Latinos constituent un groupe encore trop réduit numériquement pour obtenir des données significatives le concernant, selon l’étude du Pew Research Center rapportée par G. A. Smith (2024).
- [3] La révocation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022 signifie que le droit à l’avortement n’est plus assuré par l’État fédéral. Il revient donc aux différents États de légiférer en la matière. Ainsi, en 2025, dans 26 États sur 50 l’accès à l’avortement est soit largement restreint, soit complètement illégal. Pour des données détaillées et actualisées État par État, voir : https://reproductiverights.org/maps/abortion-laws-by-state/.
- [4] Lori Wildenberg, 2024, « Help! My Child Wants to Be the Opposite Sex”, Focus on the Family, https://www.focusonthefamily.com/parenting/help-my-child-wants-to-be-the-opposite-sex/ (en ligne ; consulté le 08/04/2025).
- [5] Selon un verset de la lettre aux Éphésiens, au chapitre 5.
- [6] En pratique, les femmes et les hommes s’approprient ces normes de façon différenciée. Le présent article ne permettant pas d’entrer dans les détails de ces appropriations, nous renvoyons au travail de Gallagher et Smith (1999).
- [7] Voir le reportage : Current Revolt, « The Women of YWLS 2024 on Politics, Culture and Dating », Youtube, 12 juin 2024. URL : https://www.youtube.com/watch?v=S0vQx5m8KyU.
- [8] La vidéo est disponible sur la chaîne YouTube Relearn, « Ultimate Marriage #03: The Biblical Roles of a Husband and Wife », 26 juillet 2018 : https://youtu.be/m9b_LFnQvWg?si=tdTMZbj8JpGgk6Of.
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Pour citer cette ressource :
Louise Chabanel, Donald Trump et le vote des femmes évangéliques blanches, La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), juin 2025. Consulté le 27/06/2025. URL: https://cle.ens-lyon.fr/anglais/civilisation/domaine-americain/donald-trump-et-le-vote-des-femmes-evangeliques-blanches