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Propositions pour une meilleure maîtrise des langues vivantes étrangères : Oser dire le nouveau monde

Publié par Marion Coste le 04/10/2018
Rapport

Ce rapport, remis le 12 septembre 2018 par Alex Taylor (journaliste) et Chantal Manes-Bonnisseau (inspectrice générale de l'éducation nationale), se décline en trois parties. Vous trouverez ci-dessous des extraits des recommendations faites dans le rapport, qui est disponible sur le site du Ministère à cette adresse : http://cache.media.education.gouv.fr/file/Racine/33/4/propositions_meilleure_maitrise_langues_vivantes_998334.pdf.

Bilan du plan de rénovation des langues vivantes (p.6)

Les constats et les recommendations de l'inspection :

Les très nombreuses observations de classe menées par les inspecteurs régionaux et généraux ont permis de faire un certain nombre de constats sur la base desquels le pilotage pédagogique de la discipline a  été réorienté ces quatre dernières années. Le groupe des langues vivantes de l’inspection générale de l’éducation nationale formule une analyse de la mise en œuvre du Plan de rénovation que la mission  reprend ici à son compte :

  • l’approche pédagogique dite actionnelle a  eu deux effets jugés bénéfiques, d’une part en instituant un apprentissage par la pratique de la langue, d’autre part, en augmentant la motivation des élèves qui perçoivent mieux les objectifs des cours, rendus plus explicites par la déclinaison en plusieurs activités langagière ;
  • la mise en activités des élèves a pu conduire à quelques dérives en devenant l’unique enjeu du cours de langue, une fin en soi, au détriment de la finalité première d’apprentissage de la langue, d’un travail ambitieux de fond sur les documents abordés, et de l’acquisition d’une connaissance plus ou moins approfondie de la culture de l’aire linguistique étudiée ;
  • la finalité opérationnelle du cours de langue a pu donner lieu à une interprétation trop limitative qui a parfois conduit à se contenter de   productions d’élèves simplifiées, souvent répétitives, peu exigeantes et peu ambitieuses ;
  • la construction d’une solide compétence de communication passe nécessairement par l’acquisition de contenus et d’outils linguistiques et culturels.

La formation des cadres, des formateurs et des enseignants a été réorientée ces dernières années pour permettre de consolider les acquis de l’approche actionnelle tout en corrigeant les dérives constatées. L’enseignement de la langue ainsi que 19 l’articulation pensée entre culture et communication ont été au centre d’une réflexion collective nationale pour une diffusion dans les classes à l’occasion des formations et des inspections d’enseignants.

Pour une politique plus efficaces des langues

- Inscrire l’anglais comme langue obligatoire dans le parcours de tous les élèves, en langue vivante 1 ou 2 (p.27).

- Augmenter le niveau attendu des élèves en anglais oral à la fin des cycles 3 et 4 (p.29).

- Pour les premiers et second degrés : intégrer dans le parcours de formation des enseignants du premier degré et de disciplines dites non linguistiques une période de mobilité dans le pays de la langue étudiée. Pour les spécialistes de langues étrangères, encourager et faciliter un temps d’immersion dans le pays de la langue étudiée d’au moins un semestre, idéalement d’une année (p.31).

- Pour le premier degré :  Évaluer les compétences des professeurs des écoles en langue au concours de recrutement, en anglais, allemand et espagnol et italien (p.32).

- Pour le premier degré : Mettre en  place un plan de montée en charge des compétences des professeurs des écoles sur cinq années, en développant notamment le recours aux locuteurs natifs formés à la pédagogie (p.34).

- Pour le second degré : Valoriser les compétences en langue au concours du second degré dans les disciplines dites non linguistiques par une épreuve optionnelle au Capes (p.36).

- Pour le premier degré : Mieux guider les enseignants du premier degré en leur indiquant ce qui est attendu des élèves, avec des repères de progression annuels. Construire la continuité école-collège dans le cadre de l’école du socle, faire travailler ensemble les enseignants du premier degré et du collège (p.37).

- Pour le second degré : Prendre en considération la demande des enseignants de plafonner les  effectifs à 20 élèves en terminale (p.38).

- Mettre à profit les nouveaux programmes de lycée pour préciser les objectifs et les contenus des enseignements. Adapter les contenus linguistiques et culturels aux trois parcours différenciés en langues : les enseignements communs, les enseignements de spécialité et les parcours internationaux (p.40).

- Réhabiliter l’enseignement de la langue : ne plus avoir peur de la grammaire ! (p.44)

- Pour les premier et second degrés : Rompre la solitude du professeur dans la classe : encourager le travail en réseaux ; lever les obstacles aux échanges européens entre enseignants (p.45).

- Créer un coordonnateur des langues dans les établissements et rapprocher la formation continue des besoins des enseignants (p.46).

- Impulser les innovations et valoriser les expérimentations qui fonctionnent : écrire des livres et des poèmes, créer des clubs de théâtre, préparer des débats, organiser des concours de chants ou d’improvisation, faire venir dans l’école des spécialistes de sujets scientifiques, techniques, ainsi que des auteurs, à l’instar des nombreuses initiatives existantes qui méritent d’être mieux connues et  partagées.

Réaménager et dynamiser les enseignements, donner confiance aux élèves.

- Au primaire, commencer tôt, très tôt, le plus tôt possible selon les chercheurs (p.49).

- Dès le primaire, et particulièrement en anglais, travailler la musicalité, la phonologie et l’accentuation de la langue (p.50).

- En primaire et au collège, réaménager les horaires pour des séances moins denses mais plus fréquentes : 15 à 20 minutes par jour dans  le  premier degré, cinq séances de 45 minutes en sixième ; à partir de la cinquième, quatre séances hebdomadaires de 45 minutes en langue vivante 1. Aligner autant que possible les horaires de langue vivante 2 sur ce schéma (p.51).

- Au lycée, prolonger les heures de cours par des activités d’exposition à  la langue : théâtre, échanges linguistiques, chorale et stages intensifs (p.53). 

- Délivrer une attestation de niveau au baccalauréat. Développer les certifications. Exploiter les résultats des évaluations pour mieux piloter la discipline (p.56).

- Délivrer  une attestation de langues au  baccalauréat : la première mesure utile serait de mettre à profit la réforme du baccalauréat pour introduire une modification du format des épreuves et de leur mode d’évaluation afin de donner à chaque élève, en plus de la note indispensable au calcul de sa moyenne au baccalauréat, une indication sur son niveau de langue sur l’échelle du CECRL à la sortie de sa scolarité. Idéalement, une attestation de niveau de langue pourrait lui être délivrée avec le baccalauréat (p.58).

- Développer les certifications en langues étrangères à reconnaissance internationale pour valoriser certains parcours (p.58).

- Développer les échanges avec les locuteurs natifs : réels et virtuels Erasmus+/e-Twinning. Créer un trimestre d’études en Europe dans un établissement partenaire (p.59).

- Labelliser les établissements particulièrement ouverts sur l’Europe et les langues (p.60).

- Encourager les partenariats avec les médias et l’usage des outils numériques (p.61).