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«El susurro» de la mujer ballena d'Alonso Cueto

Par Marta Martinez Valls : Etudiant-chercheur
Publié par Christine Bini le 06/11/2008

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A. CUETO, El susurro de la mujer ballena, Planeta, 2007, pp. 259.
 
Alonso Cueto est né à Lima en 1954. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des écrivains les plus remarquables du Pérou. Il est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages, qui ont obtenu une bonne appréciation de la part du public ; plusieurs d'entre eux ont remporté des récompenses, tels le prix Planeta Wiracocha pour El tigre blanco, le prix Herralde pour La hora Azul, et le prix Anna Seghers pour l'ensemble de son œuvre. Un de ses romans (Grandes miradas) a été adapté au cinéma par F. Lombardi, un film qui a été primé aux festivals de Montréal et de Biarritz. Alonso Cueto cherche à écrire sur l'altérité, les différentes facettes présentes dans l'esprit d'un même individu : ses engagements et ses contradictions. El susurro de la mujer ballena est son tout dernier roman ; publié en 2007, il a été finaliste au prix Planeta Casa de América.  
 
L'auteur y expose la rencontre entre Verónica, journaliste qui a réussi dans la vie, et une amie d'enfance, Rebeca, qui, elle, est tombée dans la déchéance la plus complète. Le récit est écrit à la première personne - c'est le point de vue de Verónica qui sera exprimé - et débute par une sorte de flash-back. La vie intérieure de la protagoniste est mise en valeur par la description de son quotidien : ses projets professionnels, sa vie familiale, son amant, la nostalgie du passé... Lorsque celle-ci retrouve Rebeca, par hasard, tout son petit monde s'effondre : cette dernière est riche, immensément riche, mais aussi obèse et dépourvue de toute vie sociale. Elle cherche à renouer ses liens d'amitié avec Verónica, à un tel point que celle-ci va se sentir harcelée, surveillée à tout moment. Au fil des pages, on verra remonter des souvenirs que la journaliste aurait voulu laisser enfouis dans sa mémoire.   L'intrigue se déroule d'une façon lente : le va-et-vient entre présent et passé peut parfois paraître un peu lourd ; l'évocation d'un terrible secret qui unit les deux femmes attise la curiosité du lecteur, mais son attente peut être déçue par des passages trop longs et parfois dénués d'intérêt. Toutefois, ce roman est caractéristique de l'esprit de son auteur : l'on y voit effectivement apparaître les différents traits de la personnalité de Verónica et de son alter ego, d'un moi qui est autre, caché, refoulé, et pourtant présent en elle. De même, Rebeca peut incarner la figure du remords, du sentiment de culpabilité qui revient nous hanter. Dans ce sens, El susurro de la mujer ballena peut nous paraître intéressant.  
 
Ce roman permettrait de faire découvrir aux jeunes un auteur dont la notoriété a depuis longtemps traversé les frontières et de dépasser la tendance trop fréquente à ne leur faire étudier que les « classiques » : ceux-ci pourraient ainsi mieux connaître le monde latino-américain, d'autres manières d'écrire et d'autres traits de langage, par exemple.  
 
 
Pour citer cette ressource :

Marta Martinez Valls, El susurro de la mujer ballena d'Alonso Cueto, La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), novembre 2008. Consulté le 22/11/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/espagnol/litterature/litterature-latino-americaine/bibliotheque/el-susurro-de-la-mujer-ballena