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«Swim Little Fish Swim» (Lola Bessis et Ruben Amar)

Par Clifford Armion : Professeur agrégé d'anglais - ENS de Lyon
Publié par Clifford Armion le 13/05/2014
Après ((Frances Ha)) (Noah Baumbach, 2013), voici une nouvelle comédie New Yorkaise rafraîchissante. Production franco-américaine de Ruben Amar et Lola Bessis, ((Swim Little Fish Swim)) nous plonge dans l’univers de la colocation assumée. Une jeune artiste française, Lilas, squatte le canapé d’un couple que tout semble séparer. Leeward, musicien qui n’a jamais enregistré un disque, croit en l’idéologie contestataire des années 60 et refuse de compromettre son ‘intégrité artistique’ pour gagner de l’argent. Mary, infirmière fatiguée, rêve d’une petite maison de banlieue avec des meubles IKEA et un arbre devant...
Avec Dustin Guy Defa, Lola Bessis, Brooke Bloom, Anne Consigny.

Sortie en salle le 4 juin 2014

https://video.ens-lyon.fr/eduscol-cdl/2014/ANG_2014_SwimFish.mp4

Après Frances Ha (Noah Baumbach, 2013), voici une nouvelle comédie New Yorkaise rafraîchissante. Production franco-américaine de Ruben Amar et Lola Bessis, Swim Little Fish Swim nous plonge dans l’univers de la collocation assumée.

Une jeune artiste française, Lilas, squatte le canapé d’un couple que tout semble séparer. Leeward, musicien qui n’a jamais enregistré un disque, croit en l’idéologie contestataire des années 60 et refuse de compromettre son ‘intégrité artistique’ pour gagner de l’argent. Mary, infirmière fatiguée, rêve d’une petite maison de banlieue avec des meubles IKEA et un arbre devant. Ils ont une petite fille, appelée Maggie par sa mère et Rainbow par son père, fruit de leurs contradictions. Avec l’irruption de la jeune artiste française le spectateur pourrait s’attendre à un triangle amoureux, mais la candeur l’emporte sur la séduction à tel point que l’on se demande où Ruben Amar et Lola Bessis vont bien pouvoir mener ces personnages désespérément justes et constants.

Nous sommes dans le monde merveilleux d’un New York arty où n’importe qui peut vivre avec quelques dollars en poche, où l’on obtient une extension de visa en faisant les yeux doux à la dame derrière le grand bureau ; bref un New York idyllique, pré-9/11, qui n’a jamais vraiment existé. D’ailleurs rien ne semble pouvoir menacer les personnages du film. Même Lilas, fille papillon, ne semble guère effrayée par la précarité de sa situation ; sa riche maman, artiste elle aussi, lui envoie des billets d’avion sur son iPhone et vient finalement la rejoindre à New York. Ce n’est pas le danger, la crainte ou la crise qui font évoluer les personnages mais plutôt l’incompréhension mutuelle. Ils repoussent et sont repoussés par une sorte de magnétisme contraire. Seule l’enfant et l’enfance semblent pouvoir jeter des ponts entre Leeward et Mary, entre Lilas et sa mère.

Les couleurs franches à la Gregg Araki des premiers plans ont beau se ternir au fur et à mesure de l’évolution des personnages, le film ne va jamais jusqu’à la noirceur. Nous sommes dans une comédie, une comédie bien menée, servie par une musique féérique, qui nous fait voyager en rêve.

Rendez-vous dans les salles le 4 juin !

 

Pour citer cette ressource :

Clifford Armion, "«Swim Little Fish Swim» (Lola Bessis et Ruben Amar)", La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), mai 2014. Consulté le 19/03/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/anglais/arts/cinema/swim-little-fish-swim-lola-bessis-et-ruben-amar-