Vous êtes ici : Accueil / Agenda / Manifestations scientifiques / 1973 - 2023 Uruguay/Chili 50 ans

1973 - 2023 Uruguay/Chili 50 ans

Publié par Elodie Pietriga le 17/09/2023
Colloque
Quand ? Du 18/09/2023 à 13:00 au 20/09/2023 à 19:30
Où ? Grenoble/Lyon


50 ans du 11 septembre 1973 au Chili ; 50 ans du 27 juin 1973 en Uruguay : solidarités et réseaux pour une résistance en exil.
27 juin 1973 : après un long processus coercitif de domination sociale et politique qui provoque des résistances de plus en plus larges au sein de la population, le président Bordaberry dissout le Parlement uruguayen, ouvrant la voie à une dictature qui se prolonge jusqu’à mars 1985. Après la prise de pouvoir par des militaires et des civils, le pays connaît la censure, l’interdiction de syndicats, partis politiques et associations étudiantes, la répression massive de la population, la persécution d’opposants, etc. De nombreux Uruguayens prirent le chemin de l’exil, d’abord en Argentine et au Chili (où certains furent rattrapés par une violence d’État transfrontalière, prémisse du Plan Cóndor), d’autres plus loin (Venezuela, Mexique, Cuba), voire en Europe (France, Suède, Italie, Espagne, etc.). Des réseaux de solidarité se sont tissés ici et là, portés par des intellectuels et des artistes eux-mêmes exilés ou par les hommes et femmes qui les accueillaient. Ces réseaux associaient souvent la solidarité avec l’Uruguay et le Chili (plus tard avec l’Argentine).

11 septembre 2023 : le coup d’état du général Pinochet est un événement-monde (Sirinelli, 2002) qui a mis fin à un projet de société plus juste, basé sur la redistribution et l’amélioration du bien-être des classes laborieuses. Le coup d’arrêt donné à la « voie chilienne vers le socialisme » et à l’Unité Populaire marque le déclin de la gauche mondiale – ni la voie armée, ni la voie des urnes ne peuvent modifier le politique –, et affirme le triomphe d’un Chili transformé en laboratoire d’un libéralisme exalté destiné à s’étendre au niveau planétaire et dont on mesure aujourd’hui ses dégâts au niveau humain, social, économique, politique et environnemental. Or, malgré les atteintes aux droits de l’Homme et des transformations politiques et structurelles autoritaires, la lutte et la résistance ont continué à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Ce colloque invite à prendre en compte le fait que l’histoire des pays du Cône Sud ne peut être comprise sans une réflexion globale et supra-nationale (coordination des forces répressives, doctrine de la sécurité nationale, allégeance vis-à-vis des États-Unis, etc.), mais surtout, comme contrepoint à la répression d’État (contacts, échanges, travail fédérateur des exils). L’histoire comparée de ces résistances fait surgir de nombreux points communs, mais aussi des différences, que ce colloque bi-site (Grenoble et Lyon), soutenu par l’Institut des Amériques et les Villes de Grenoble et Lyon, se propose d’explorer pendant trois jours, du 18 au 20 septembre 2023. En mettant en miroir les deux processus d’exil et de résistance culturelle qui en découlèrent, dans une perspective comparative, ce colloque se propose de mieux discerner les particularités et les similitudes des résistances et des créations.

Comité scientifique

Alfredo Alzugarat, Bibliothèque Nationales (Uryguay)
Mario Ayala, Universidad Nacional de Tierra del Fuego, CONICET
María José Bruña Bragado, Universidad de Salamanca
Carlos Walter Demasi Herrera, Universidad de la República - Montevideo
Erich Fisbach, Université d’Angers
Norah Giraldi Dei-Cas, Université Lille 3
Jimena Obregón, Université Rennes 2
Claudia Fedora Rojas Mira, UTEM
Benoît Santini, Université du Littoral - Côte d’Opale
Hernán Venegas Valdebenito, USACH

Comité organisateur

Alvar de la Llosa, Université Lyon 2
Olga Lobo, Université Grenoble Alpes
Raul Caplan, Université Grenoble Alpes

Plus d'information sur cet événement…