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Les défis du plurilinguisme en Europe

Par Bernd Finger, Jean-Charles Margotton : Professeur émérite - Université Lyon 2, Jean-Marie Woehrling, François Mayor
Publié par cferna02 le 26/02/2015

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Le plurilinguisme fait partie de l'Europe, aussi bien à l'échelle du continent qu'au niveau national et régional. Cependant, il soulève régulièrement des questions complexes: comment préserver la diversité linguistique tout en améliorant la compréhension entre les peuples? Comment protéger les langues régionales et apaiser les conflits linguistiques? Quel est le mode de fonctionnement des États plurilingues?

Le mardi 21 octobre 2014 était organisée à l'Institut Goethe de Lyon, sous l'impulsion de l'AAGIL, une soirée de conférences et de débat portant sur les défis du plurilinguisme en Europe, avec le soutien du Conseil de l'Europe et du Consulat général de Suisse.

Présentation de la soirée

Le plurilinguisme fait partie de l'Europe, aussi bien à l'échelle du continent qu'au niveau national et régional. Cependant, il soulève régulièrement des questions complexes: comment préserver la diversité linguistique tout en améliorant la compréhension entre les peuples? Comment protéger les langues régionales et apaiser les conflits linguistiques? Quel est le mode de fonctionnement des États plurilingues?

M. Bernd Finger, directeur de l'Institut Goethe de Lyon, présente les deux conférenciers invités, M. Jean-Marie Woehrling, expert auprès du Conseil de l'Europe et co-auteur de la "Charte européenne des langues régionales ou européennes" et M. François Mayor, Consul général de Suisse à Lyon.

M. Jean-Charles Margotton, Professeur émérite de l'Université Lumière Lyon 2, introduit la soirée en rappelant le mythe de la tour de Babel, qu'il interprète comme le rejet du monolinguisme et la volonté de préserver la richesse de l'humanité, des identités culturelles. Mais la diversité linguistique n'est-elle pas également un frein au développement économique et à l'intégration européenne?

https://video.ens-lyon.fr/eduscol-cdl/2014/2014-10-21_ALL_Margotton_Plurilinguisme1.mp4

Jean-Marie Woehrling: la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires

Jean-Marie Woehrling, expert auprès du Conseil de l'Europe, part du constat qu'il existe de nombreuses langues régionales et minoritaires en voie de dépérissement. Selon le Conseil de l'Europe, l'Europe doit être pluraliste; elle a par conséquent le devoir de défendre ces langues, qui font partie du patrimoine commun des peuples européens.

La "Charte européenne des langues régionales ou minoritaires", que M. Woehrling a contribué à créer, s'est fixé pour objectif d'organiser des politiques de soutien aux langues menacées de disparition. Son exposé, dont on trouvera la version filmée ci-dessous, s'attache tout d'abord à expliciter le contenu de la charte, sa mise en place, son rayon d'action, ses apports concrets, avant de s'attarder sur le cas particulier de la France. En effet, la France se distingue par une prise de position paradoxale, dans la mesure où elle accepte l'approche patrimoniale de la charte d'un point de vue philosophique, tout en en refusant la ratification, le Conseil constitutionnel ayant jugé qu'elle entrait en contradiction avec la Constitution française.

https://video.ens-lyon.fr/eduscol-cdl/2014/2014-10-21_ALL_Woehrling_Plurilinguisme2.mp4

François Mayor: la politique linguistique de la Suisse

François Mayor, Consul général de Suisse à Lyon, dépeint dans son intervention le fonctionnement du plurilinguisme dans la Confédération helvétique, tant au niveau des cantons que des instances gouvernementales. La situation linguistique de la Suisse est tout à fait exceptionnelle: quatre langues nationales y cohabitent, le romanche étant lui-même sous-divisé en cinq dialectes, sans parler des nombreux autres dialectes locaux, que l'on trouve principalement dans l'espace germanophone. On note toutefois un certain déséquilibre entre ces langues au profit de l'allemand, dont l'aire géographique d'influence est la plus vaste. Mais l'allemand, le français et l'italien sont traités de manière égale, alors que le romanche est considéré comme une langue semi-officielle. En ce qui concerne l'adoption de l'une ou l'autre langue, c'est le principe de territorialité qui prévaut: chaque canton décide en effet de la langue officielle parlée sur son territoire.
Plan de l'exposé de M. Mayor:
1/ le système politique suisse
2/ la situation linguistique actuelle en Suisse
3/ Bases légales et cadre juridique international en matière de langue

https://video.ens-lyon.fr/eduscol-cdl/2014/2014-10-21_ALL_Mayor_Plurilinguisme3.mp4

Débat avec le public

Questions et témoignages du public:

  • un exemple concret de langue sauvée par la charte
  • le cas particulier de la position de la France vis-à-vis du plurilinguisme, comparaison avec la Suisse
  • pourquoi la charte ne prend-elle pas en compte les langues des populations immigrées?
  • témoignage sur le plurilinguisme en Corse
  • conclusion de Jean-Charles Margotton et de Bernd Finger

https://video.ens-lyon.fr/eduscol-cdl/2014/2014-10-21_ALL_Plurilinguisme4.mp4

 

Pour citer cette ressource :

Bernd Finger, Jean-Charles Margotton, Jean-Marie Woehrling, François Mayor, Les défis du plurilinguisme en Europe, La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), février 2015. Consulté le 27/12/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/allemand/langue/langue-et-normes/les-defis-du-plurilinguisme-en-europe