«Penthésilée» d'après Heinrich von Kleist
Quand ? | Du 27/05/2026 au 12/07/2026 |
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Où ? | Comédie-Française; Vieux-Colombier à Paris (6e) |
D'après Heinrich von Kleist
Adaptation et mise en scène Michael Thalheimer
Traduction Julien Gracq
« Là où règne aujourd’hui la race des Amazones, vivait autrefois, en paix avec ses dieux, un clan de la tribu des Scythes », raconte Penthésilée.
Mais un jour, le roi des Éthiopiens apparût au pied de la montagne. S’ensuivit le massacre des hommes et le viol des femmes. Le tyran épousa la reine Tanaïs qui le tua, et c’est Mars – ou Hadès selon les versions du mythe – qui consomma les noces. De cette union naîtra Penthésilée, aujourd’hui reine des Amazones, ce peuple exclusivement féminin formé des épouses endeuillées, guerrières jamais plus asservies. Leurs lois sont strictes, et pour se reproduire, elles capturent de valeureux guerriers et s’unissent à eux lors de la Fête des Roses, sans avoir le droit ni de les choisir ni de les aimer.
Lorsque Kleist écrit sa pièce en 1808, il aborde le mythe à travers le prisme passionnel de la souveraine et du héros grec Achille, sur le champ de bataille calciné de leurs sentiments contradictoires. Saisis quand ils se découvrent au combat, ils ne désirent plus – malgré les commandements de leurs camps respectifs – que se retrouver dans un corps à corps sanglant. Un dernier défi les oppose : Achille se présente désarmé, ce dont son aimée ne prend pas conscience, emportée par la folie meurtrière.
La pièce suit le cheminement de ces deux êtres : leurs proches, et le public, assistent à un cataclysme, « une coulée de lave qui mord son chemin sur le flanc d’un volcan », selon Julien Gracq dans la préface à sa traduction – que choisit Michael Thalheimer. Le metteur en scène allemand, dont les productions au théâtre et à l’opéra font date pour la puissance de leur expressivité, propose une adaptation resserrée, réduisant la distribution à trois interprètes, dont une actrice-coryphée. Il offre une création à la fois concentrée sur la puissance des mots et le déploiement des pulsions, bestiales et sanguinaires, d’une humanité démesurée.
(Source: https://www.comedie-francaise.fr/fr/evenements/penthesilee-25-26)