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«Little Fugitive» / «Le petit fugitif» (Morris Engel, Ray Ashley and Ruth Orkin - 1953)

Par Lionel Gerin : Professeur d'anglais et cinéphile - Lycée Ampère de Lyon
Publié par Marion Coste le 25/11/2016
En regardant les anciens reportages de Life, les photos de Vivian Maier et de Saul Leiter, on se prend parfois à rêver. C'était comment New York, Brooklyn, dans les années 50 ? Pour le savoir, on peut rechercher les articles et les photos susmentionnés, relire quelques romans. On peut également voir ((Little Fugitive)). En cette décennie où Hollywood dominait, ((Le petit fugitif)), film de photographes, en partie autofinancé, avait toutes les chances de passer inaperçu, et de finir aux oubliettes. Heureusement pour nous, il n'en fut rien.

Bande-annonce

En regardant les anciens reportages de Life, les photos de Vivian Maier et de Saul Leiter, on se prend parfois à rêver. C'était comment New York, Brooklyn, dans les années 50?

Pour le savoir, on peut rechercher les articles et les photos susmentionnés, relire quelques romans. On peut également voir Little Fugitive. En cette décennie où Hollywood dominait, Le petit fugitif, film de photographes, en partie autofinancé, avait toutes les chances de passer inaperçu, et de finir aux oubliettes. Heureusement pour nous, il n'en fut rien.

L'histoire tient en quelques mots. En l'absence de sa mère, Lenny doit veiller sur son frère Joey (7 ans) pendant un week-end. Exaspéré de devoir faire office de nounou, Lenny simule un accident de jeu pour se débarrasser momentanément de son frère, qui croit l'avoir tué avec une carabine. Joey s'enfuit et s'imagine déjà traqué par la police. Pendant une journée et une nuit, il va errer à Coney Island, plage et parc d'attraction, haut lieu de détente New Yorkais.

Sous ce prétexte de fiction, le film nous montre un week-end à Brooklyn. Un régal, porté par une photographie exceptionnelle.

Beaucoup de critiques, dont François Truffaut, ont déjà souligné la place singulière de ce film dans l'histoire du cinéma. En effet, il se situe juste entre le néo-réalisme italien et la nouvelle vague française. Un chaînon manquant assez unique.

Mais ce que le spectateur non cinéphile peut découvrir avant tout, c'est cette plongée dans une époque, où nous déambulons dans un espace d'insouciance, fascinés, amusés, émus.

Le cinéma est plein de "fugitives", de "runaways". Celui-ci est drôle, innocent, inventif, inattendu. La photographie, on l'a souligné, est un constant ravissement.

Ne boudons pas notre plaisir.

PS: ceux qui ont aimé le film pourront également regarder les deux autres films de nos deux photographes, souvent joints dans le même coffret: Lovers and Lollipops (1956) et Weddings and Babies (1958).

 

Pour citer cette ressource :

Lionel Gerin, "«Little Fugitive» / «Le petit fugitif» (Morris Engel, Ray Ashley and Ruth Orkin - 1953)", La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), novembre 2016. Consulté le 19/03/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/anglais/arts/cinema/little-fugitive-le-petit-fugitif-morris-engel-ray-ashley-and-ruth-orkin-1953-