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Leon Battista Alberti et le Certame coronario : comment faire de la grammaire une arme politique

par Donatella Bisconti, publié le 02/12/2021

type-video.png conference.png La Protesta de Leon Battista Alberti, écrite à l’issue du Certame coronario, témoigne à la fois de la difficulté à promouvoir l’italien en tant que langue savante et du débat acharné des humanistes sur la question de la langue latine par rapport aux langues dites “vulgaires”. La polémique d’Alberti à la suite de l’échec du Certame coronario de 1441 contre le jury chargé de récompenser les participants à la compétition fait certes état de la frustration du promoteur du concours face à l’obstructionnisme des secrétaires apostoliques constituant le jury, mais comporte aussi un côté sociologique non négligeable. En d’autres termes, Alberti, lui aussi fin humaniste en langue latine et très probablement connaisseur de la langue grecque, se veut cependant le porte-parole d’une bourgeoisie qui n’a pas forcément fait ses classes en langue latine ou alors dans une moindre mesure, mais qui est tout de même cultivée et joue un rôle essentiel dans la vie économique et politique de la péninsule italienne. L’esclandre est ici examiné dans ses aspects à la fois actif et passif, les juges se scandalisant de la prétention du vulgaire d’aborder des sujets et des genres considérés comme l’apanage de la littérature en langue latine, Alberti, lui, polémiquant contre l’hypocrisie d’un milieu fermé simulant l’indignation pour mieux resserrer ses rangs. L'intervention a été enregistrée à l'occasion du colloque "Esclandre" qui s'est tenu du 15 au 17 avril 2021, organisé par l'Université Clermont Auvergne et l'IHRIM.

"De Vulgari Eloquentia" et "Convivio"

par Irène Rosier-Catach, publié le 13/09/2013

type-video.png conference.png L’on a souvent opposé la noblesse du latin, affirmée dans le Convivio, et la noblesse du vulgaire, vantée dans le De vulgari eloquentia. Cette contradiction n’est qu’apparente, et repose sur deux acceptions de la noblesse différentes. Plus important, la noblesse du vulgaire naturel est bien différente de la noblesse du vulgaire illustre, exposée surtout dans le 2e livre. Et cette dernière correspond par contre à la noblesse définie dans le Convivio IV. A partir de ce constat, on peut mettre en parallèle la construction de l’homme noble et du vulgaire illustre, du Convivio et du De vulgari eloquentia : désir de savoir et désir de bien parler, constat que tous les hommes ne le réalisent pas également, inégalité expliquée par une grâce particulière, devoir qui incombe à ceux qui la possèdent de guider et régir les autres, nécessité pour ceux qui sont dotés de cette grâce de la « cultiver » afin qu’elle donne ses fruits, et responsabilité prise par Dante de le leur enseigner.