Une recherche « épique, atypique et stratégique »
En l’espace de cinq à huit jours, 59 enquêteurs ont parcouru aller-retour près de 24’000 kilomètres pour sillonner les zones frontalières reliant le Sénégal à la Mauritanie et au Mali, celles communes au Mali, au Burkina et au Niger, ainsi que celles des pays du lac Tchad, à savoir le Nigeria, le Cameroun et le Tchad. L’enquête par questionnaire a été en mesure de recueillir les réponses de 698 personnes au total, réparties sur huit pays du Sahel, avec par ordre décroissant, 147 personnes au Mali (représentant 21% de l’échantillon régional) ; 120 au Nigéria (17%) ; 100 au Niger (14%) ; 88 en Mauritanie (12%) ; 74 au Sénégal (10%) ; 71 au Tchad (10%) ; 60 au Burkina-Faso (8%) et 38 au Cameroun (5%). Des entretiens complémentaires et approfondis ont en outre touché plus d’une cinquantaine de personnes dans le cadre de consultations annexes. Les équipes ont ainsi pu identifier 80 personnes ressources conviées par la suite à rejoindre Abuja, Bamako, Dakar, N’Djaména, Niamey, Nouakchott, Ouagadougou et Yaoundé pour confronter et échanger leurs perceptions des facteurs d’insécurité et d’extrémisme violent dans leurs zones frontalières respectives. Ces personnes ressources, reconnues et/ou engagées dans leurs respectives localités, ont nourri notre réflexion quant aux capacités existantes – et sur lesquelles il faut capitaliser – pour générer des dynamiques résilientes ascendantes (bottom-up). Des entretiens ont également été organisés, dans la mesure du possible, avec des » sympathisants » ou » repentis » des groupes armés. Enfin, des consultants nationaux et internationaux ont été sollicités pour produire des études de cas et des éclairages conceptuels complémentaires du travail empirique de récolte et de traitement des données.
Carnet de Recherche: