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Programme de l'enseignement de spécialité Langues, littératures et civilisations étrangères en Première

Publié par Elodie Pietriga le 06/11/2018
Publication des programmes au Bulletin Officiel suite à la réforme du lycée.

Le progamme a été publié au Bulletin Officiel Spécial n°1 du 22 janvier 2019

Programme de langues, littératures et cultures étrangères - espagnol - de première générale

Thématiques de la classe de première

Le programme de la classe de première fixe deux grandes thématiques, déclinées selon différents axes d’étude. Le professeur les traite dans l’ordre qu’il souhaite. À l'intérieur de ce cadre, il choisit des axes d’étude et organise librement des séquences d'enseignement cohérentes, structurées autour d’une problématique.

Ces thématiques sont abordées à travers un ou plusieurs des sept domaines suivants : arts, croyances et représentations, histoire et géopolitique, langue et langages, littérature, sciences et techniques, sociologie et économie. Les croisements ainsi opérés entre thématiques et domaines permettent tout au long du cycle terminal de développer et de consolider les repères culturels des élèves, et de conduire à des problématisations très diverses. Ces croisements favorisent l’ouverture d'esprit des élèves, la formation de leur jugement et de leur esprit critique. 

Thématique « Circulation des hommes et circulation des idées

Qu’il soit le fruit d’un désir de conquête ou de découverte, ou bien le résultat d’une contrainte – politique ou économique –, le voyage, outre les bouleversements historiques qu’il a occasionnés, a donné lieu à des productions littéraires et artistiques multiples, riches d’influences diverses. Les écrivains, les artistes, mais aussi les journalistes ou encore les bloggeurs, témoins ou acteurs, ont évoqué et représenté les épisodes de cette histoire mouvementée de l’Espagne et de l’Amérique latine, ouvrant en particulier la voie au travail de mémoire, dans une dynamique de réappropriation collective d’un passé souvent douloureux. La circulation des hommes signifie également une circulation des idées au travers de ces passeurs que sont les artistes et les intellectuels qui dessinent un imaginaire collectif ou élaborent des formes d’écriture originales. Ce mouvement ne se fait pas simplement dans l’espace, mais aussi dans le temps : par le biais des adaptations, grâce aux nouveaux moyens d’information et de communication, la culture des pays hispanophones ne cesse de se renouveler et de s’actualiser, parfois en s’universalisant.

La thématique « Circulation des hommes et circulation des idées » est structurée autour de trois axes d’étude :

Axe 1 : Voyages et exils

Au Moyen Âge, la découverte de la tombe de l’apôtre Jacques le Majeur transforme la Galice en un des trois hauts lieux de pèlerinages chrétiens, comme Rome et Jérusalem. L’exploration du territoire, en Amérique latine comme en Espagne, a largement nourri la littérature et les arts, Don Quichotte sur Rossinante ou Ernesto Guevara sur la Poderosa, leur voyage a tracé des chemins à la fois réels et imaginaires empruntés aussi par d’innombrables voyageurs étrangers, tels Théophile Gautier en Espagne ou les « Voyageurs artistes » en Amérique latine à partir du XVIIe siècle.

Au XXe siècle, des millions d’Espagnols et de Latino-américains ont pris le chemin de l’exil. Poussés par les circonstances politiques ou économiques, parfois partis volontairement, ils appartiennent à toutes les catégories socio-professionnelles. Ces déracinements ont donné naissance à une production artistique abondante dans laquelle la peur, la douleur et la violence se mêlent à la colère, à la nostalgie ou au désir d’intégration ; leurs empreintes dans l’inconscient collectif ou la politique peuvent également être explorées.

Axe 2 : Mémoire(s) : écrire l’histoire, écrire son histoire

Les chroniqueurs du Moyen âge espagnol cherchèrent à légitimer le pouvoir des rois qui se succédaient en laissant une trace écrite de leurs exploits. À partir du XIXe siècle, l’utilisation de la biographie de quelques figures emblématiques (Martí, le Che, Eva Perón, Franco, ...) a produit quelque effet sur la construction des nations hispaniques. Ces individus singuliers ont contribué à façonner l’imaginaire collectif en laissant une trace dans la société, parfois au moyen de manipulations dont la connaissance nous éclaire sur les réalités politiques et sociales des pouvoirs en place. Dans le contexte actuel il est nécessaire de parler du devoir de mémoire ; la revendication de la mémoire et de la reconnaissance du traumatisme que représentèrent les dictatures fait aujourd’hui polémique. On ne compte plus les reportages, documentaires, débats télévisés, œuvres cinématographiques, romans, essais qui se sont emparés de cette question à laquelle sont suspendus les enjeux primordiaux de la réconciliation.

Le texte littéraire peut d’un tout autre côté être le reflet de la mémoire individuelle dans l’autobiographie ou sous la forme des fausses confessions, celle de la littérature picaresque notamment.

Axe 3 : Échanges et transmissions

Au XXe siècle, la télévision et le cinéma sont devenus des moyens de communication de masse privilégiés pour la distribution de produits culturels riches et, en particulier, grâce aux adaptations d’œuvres écrites qui peuvent mettre en lumière les enjeux du passage du langage littéraire au langage audiovisuel.

Les contacts artistiques avec l’étranger ont également contribué à construire l’identité hispanique, fruit d’influences que nous montrent par exemple les mouvements artistiques d’avant-garde tant en Europe qu’en Amérique latine.

Les médias (radio, télévision, cinéma, internet) sont aujourd’hui des lieux privilégiés de transmission d’informations, d’opinions et de création. Des bloggeurs célèbres ont ainsi pu tromper la censure alors que certains auteurs de fiction ont investi les colonnes des journaux en offrant un certain regard sur l’actualité, sous la forme de billets d’humeur ou même d’objets hybrides entre la réalité et la fiction. Certains n’hésitent pas à confronter leurs points de vue et créent des débats, véritables moments d’échange et de contact vifs ou apaisés, qui rappellent la tradition des tertulias.

Thématique « Diversité du monde hispanophone »

La diversité du monde hispanophone se reflète dans la pluralité de ses territoires et dans leurs contrastes. Villes moyennes ou mégapoles tentaculaires (l’Amérique latine est actuellement la deuxième région la plus urbanisée de la planète), immensités désertiques ou simple pueblo, pour ne citer que quelques exemples, sont au cœur d’une production littéraire et artistique abondante qui en reflète les mutations. Loin d’être un simple cadre, ces espaces qui s’étendent, reculent, intègrent ou excluent y sont traités comme des protagonistes à part entière.

Langue officielle dans 21 pays de trois continents (Amérique, Europe, Afrique), l’espagnol est parlé par plus de 500 millions de personnes, troisième langue la plus utilisée sur internet et deuxième sur les réseaux sociaux.

Cette expansion est le résultat des grandes expéditions et conquêtes du début de l’époque moderne, qui ont profondément enrichi et transformé l’espagnol. La rencontre de l’autre est devenue au fil du temps source d’enrichissement qui se reflète chaque jour davantage dans les sociétés, les arts, les coutumes, etc. Cette diversité du monde hispanophone est envisagée à travers trois axes d’étude :

Axe 1 : Pluralité des espaces, pluralité des langues

La diversité des territoires renvoie à différentes réalités linguistiques. Au fil des siècles, à travers la conquête de nouveaux territoires et les mouvements migratoires, la langue espagnole s’est adaptée, modelée en fonction des spécificités des populations. Langue et espace sont intimement liés. En Amérique Latine comme en Espagne mais de façon différente, le statut de l'espagnol comme langue officielle a été sur maints territoires source de tensions. Les vicissitudes à travers l’histoire du statut des langues indigènes comme le quechua ou le nahuatl par exemple mais aussi de celui du catalan, du basque et du galicien montrent que la question linguistique est l'expression de revendications identitaires fortes dont la littérature et les arts en général se sont emparés pour les exalter ou en dénoncer parfois certaines dérives.

Axe 2 : Altérité et convivencia


Les relations à l’autre sont de différentes sortes. Mythe historiographique ou réalité, à l’époque médiévale, la convivencia évoque les relations harmonieuses entre des populations appartenant à des ethnies et à des religions différentes qui cohabitèrent au sein de la péninsule ibérique. À partir de 1492, le regard que les découvreurs et les conquérants ont porté sur les peuples qu’ils rencontraient au gré de leurs voyages ou de leurs campagnes, a fait l’objet de chroniques qui sont autant de documents précieux pour aborder la notion d’altérité dans le monde hispanophone. Les notions d’altérité et de convivencia trouvent un écho dans la société contemporaine : en Espagne, avec les questions des nationalismes ou de l’accueil de l’étranger, touriste ou migrant ; en Amérique latine où la question du vivre ensemble reste d’actualité, par exemple avec les revendications des populations indiennes.

Axe 3 : Métissages et syncrétisme

Les conquêtes de la péninsule ibérique par les Maures et du continent américain par les conquistadors espagnols importèrent de nouvelles coutumes, langues, religions, etc., qui finirent par se mêler aux cultures autochtones dans un enrichissement mutuel. Les effets du métissage et du syncrétisme dans le monde hispanophone sont multiples et multiformes, de l’influence de la langue arabe sur le castillan aux apports de la cuisine japonaise à la gastronomie péruvienne, en passant par les rites Yoruba de la santería cubaine ou le bandonéon allemand du tango rioplatense. Les sujets d’étude sur ce thème sont presque inépuisables et nous invitent à nous interroger sur la richesse de ces héritages qui constituent le patrimoine actuel des pays hispanophones. 

 

Programme limitatif (2023-2024 et 2024-2025)

BO n°20 du 18 mai 2023

Œuvres littéraires :

- Carmen Martín Gaite, Caperucita en Manhattan, 1990 ;

- Luis Sepúlveda, Patagonia Express, 1995.

- Skármeta Antonio, No pasó nada, 1995.

- Mihura Miguel, Maribel y la extraña familia, 1959.

Œuvre filmique :

- Fesser Javier, Campeones, 2018.

Pour citer cette ressource :

"Programme de l'enseignement de spécialité Langues, littératures et civilisations étrangères en Première", La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), novembre 2018. Consulté le 29/03/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/espagnol/se-former/programmes-denseignement/programme-denseignement-de-specialite-classe-de-premiere