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Sujets des épreuves d'admissibilité de l'agrégation - session 2021

Publié par Cécilia Fernandez le 16/03/2021

Les sujets des épreuves d'admissibilité au concours de l'agrégation 2021 sont disponibles sous le lien suivant https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid156537/sujets-rapports-des-jurys-agregation-2021.html

Agrégation interne 2021

Sujet de la composition en allemand

"Der wahre Künstler steht fest und sicher auf sich selbst; sein Streben, sein Ziel ist der höchste Zweck der Kunst; er wird sich immer noch weit von diesem Ziele finden und daher gegen die Kunst oder den Kunstbegriff notwendig allemal sehr bescheiden sein und gestehen, daß er noch wenig geleistet habe, wie vortrefflich auch sein Werk sein mag und wie hoch auch sein Selbstgefühl im Verhältnis gegen die Welt steigen möchte".

Johann Wolfgang von Goethe

Goethe, Sämtliche Werke, Band 31, J.G. Cotta'scher Verlag, 1840.

Nehmen Sie zu dieser Aussage kritisch Stellung im Hinblick auf Torquato Tasso und Clavigo.

 

Sujet de la traduction

THEME

    En coulisse de la scène, Geneviève observe l’auditorium. Un écho de voix graves monte des bancs en bois et emplit la salle. Celle-ci ressemble moins à une pièce d’hôpital qu’à un musée, voire à un cabinet de curiosités. Peintures et gravures habillent murs et plafond, on y admire des anatomies et des corps, des scènes où se mélangent des anonymes, nus ou vêtus, inquiets ou perdus ; à proximité des bancs, de lourdes armoires que le temps fait craquer affichent derrière leurs portes vitrées tout ce qu’un hôpital peut garder en souvenir : crânes, tibias, humérus, bassins, bocaux par douzaines, bustes en pierre et pêle-mêle d’instruments. Déjà, par son enveloppe, cette salle fait au spectateur la promesse d’un moment singulier à venir.

   Geneviève observe le public. Certaines têtes sont familières, elle reconnaît là médecins, écrivains, journalistes, internes, personnalités politiques, artistes, chacun à la fois curieux, déjà converti ou sceptique. Elle se sent fière. Fière qu’un seul homme à Paris parvienne à susciter un intérêt tel qu’il remplit chaque semaine les bancs de l’auditorium. D’ailleurs, le voilà qui apparaît sur scène. La salle se tait. Charcot impose sans trouble sa silhouette épaisse et sérieuse face à ce public de regards fascinés. Son profil allongé rappelle l’élégance et la dignité des statues grecques. Il a le regard précis et impénétrable du médecin qui, depuis des années, étudie, dans leur plus profonde vulnérabilité, des femmes rejetées par leur famille et la société. Il sait l’espoir qu’il suscite chez ces aliénées. Il sait que tout Paris connaît son nom. L’autorité lui a été accordée, et il l’exerce désormais avec la conviction qu’elle lui a été donnée pour une raison : c’est son talent qui fera progresser la médecine.

Victoria Mas, Le bal des folles, Éditions Albin Michel, 2019

1. Traduisez le texte ci-dessus en allemand.

2. Justifiez en français votre choix de traduction pour chacun des segments soulignés. Vous vous appuierez pour cela sur l'identification et l'explication linguistique des différences dans la façon dont la langue source et la langue cible construisent le sens dans des énoncés. Le segment souligné ainsi que la traduction retenue doivent être à chaque fois rappelés sur la copie.

NB : On ne traduira pas le titre de l’œuvre. 

 

VERSION

„Die neue Maßnahme“, begann der General, „ist nirgends so wichtig wie in Leipzig. Wir müssen herausfinden, was sich im Umkreis der Kirchen abspielt, wer subversive Aktionen betreibt oder dahinter steckt. Nach gründlichen Beratungen sind wir zu der Meinung gekommen, daß Sie, Genosse Bacher, dafür der Richtige sind.“

Alexander Bacher neigte den Kopf leicht zur Seite, als ob er damit freudige Aufmerksamkeit und auch Dankbarkeit ausdrücken wollte. Etwas Neues geschah endlich, und, nach dem mittleren Bahnhof hier, sogar auffällig Wichtiges. Einer der Obersten aus Berlin berichtete über Identifizierungsmaßnahmen gegenüber negativ-feindlichen Personen, die in Berlin und Potsdam erprobt worden waren; der General warf ein, damit habe das MfS in Leipzig seit Ende der siebziger Jahre verwertbare Erfahrungen gesammelt. „Knien Sie sich vor allem da rein, Genosse Bacher. Ziel der Maßnahmen ist, über alle wichtigen Personen im Sektor der ideologischen Diversion einen lückenlosen Überblick zu gewinnen und zu wissen, wen wir im Ernstfall aus dem Verkehr ziehen müssen.“

„In welcher Größenordnung?“

Der General blickte seinen Vertreter an, der brummte, sicherlich hätten sie mit hundert bis zweihundert Personen die Gefährlichsten im Sack. Als Schwerpunkte Nikolaikirche, Michaeliskirche, Theologisches Seminar und das Dorf Königsau, dazu Gruppen und Grüppchen, die neuerdings aus dem Boden schössen. Beispielsweise formiere sich eine Verbindung ehemaliger Bausoldaten. Ein Architekt rotte Leutchen um sich, um angeblich die Geschichte Leipziger Kirchen zu erforschen, aber versteckt werde gegen die Sprengung der Unikirche gehetzt. „Es hat aber auch sein Gutes, Genossen, daß manche Kirchen ihre Türen öffnen, da haben wir das renitente Pack hübsch auf einem Haufen.“

Erich Loest, Nikolaikirche, 1995, Linden Verlag, Leipzig. Prolog

1. Traduisez le texte ci-dessus en français.

2. Justifiez en français votre choix de traduction pour chacun des segments soulignés. Vous vous appuierez pour cela sur l'identification et l'explication linguistique des différences dans la façon dont la langue source et la langue cible construisent le sens dans des énoncés. Le segment souligné ainsi que la traduction retenue doivent être à chaque fois rappelés sur la copie.

NB : On ne traduira pas le titre de l’œuvre. 

 

Agrégation externe 2021

Sujet de la composition en allemand

Ein Historiker erklärt: „Die Jahrzehnte von 1848 bis 1914 waren ein Zeitalter der Bewegung, des Aufstiegs, des Wachstums und des großen Versprechens, dass das Leben anderswo mehr von seinen Schätzen biete. Zugleich war die Epoche ein Zeitalter der Heimatlosigkeit, der Unbehaustheit, der Flucht aus Tradition und Sicherheit, und der großen Glücksversagung.“ Inwiefern trifft diese Aussage für die deutsche industrielle Revolution zu?

 

Sujet de l'épreuve de traduction

THEME

La grande distraction, le moment de plaisir attendu, demeurait la séance de cinéma du samedi soir. À peine avalée la dernière bouchée, Idiss se précipitait à l’Eldorado, le petit théâtre local transformé en salle de projection. Schulim, peu amateur du nouvel art, qui lui donnait mal à la tête, ne la suivait que rarement. Mais escortée par Naftoul ou Charlotte, Idiss était assurée d’y retrouver sa sœur et des neveux et nièces. Le film muet, accompagné par une dame pianiste au toucher volcanique, demeurait, pour ces femmes qui avaient découvert le cinéma à leur arrivée en France, une source d’émerveillement. Les films à épisodes nourrissaient non seulement les émotions du samedi soir, mais les commentaires pendant la semaine suivante. Comme l’exigeait l’art du feuilleton, l’épisode projeté s’arrêtait au moment le plus dramatique : l’héroïne ligotée par ses ravisseurs gisait sur les rails du chemin de fer tandis que s’approchait un train lancé à grande vitesse, ou bien le beau mousquetaire faisait face à quelques spadassins en protégeant de son épée une belle échevelée. Idiss aimait aussi les films comiques où triomphaient Max Linder et Charlot. L’absence de dialogues la mettait de plain-pied avec les autres spectateurs. Si les cartons écrits insérés dans le film lui demeuraient inaccessibles, une phrase brève en yiddish murmurée à son oreille par un membre de la famille y suppléait. Idiss élargissait aussi sa vision du monde à la mesure des actualités qui ouvraient chaque séance. Au fil des ans, Fontenay-sous -Bois lui devenait familier, comme sa compréhension du français plus étendue. S’il lui arrivait d’évoquer le passé, c’était encore en yiddish. Mais elle recourait de plus en plus à des termes français. Ainsi s’exprimait-elle dans un idiome international que ses interlocuteurs, à force de sourires et de hochements de tête, finissaient par comprendre.

Ce fut le grand vent de la modernité qui transforma la condition d’Idiss.

Robert Badinter, Idiss. Paris, Fayard, 2018.

 

VERSION

      Ich erwachte früh, weil es zu regnen aufgehört hatte und das Getrommel auf dem Kupferdach mich nicht mehr durch den Schlaf geleitete. Ich liebe den nächtlichen Regen, der mich nicht durchnässt, sondern drei Meter über mir aufs Dach trommelt, unter dem ich liege, ich lausche ihm beim Einschlafen und freue mich, wenn ich im Halbschlaf die Lage wechsle und ihn höre, beständig und regelmäßig, manchmal zu heftiger Kraft sich beschleunigend, sodass der Ton der Trommeln höher wird, und manchmal rede ich mir ein, dass sie es sind, die das Tempo, aber auch die innere Entwicklung meiner Träume beeinflussen. Auch wenn ich ihn als Musik der Nacht schätze, ist der Regen für mich nicht besonders wichtig; ich weiß, das ist nichts, worauf ich stolz sein könnte, aber das Wetter selbst – und es gibt ja immer irgendeines – spielt in meinem Leben nur mehr eine geringe Rolle, und ich muss mich täglich wieder ermahnen, diese erste elementare Äußerung der Natur überhaupt wahrzunehmen.

Natürlich war das früher anders, als Kind erfasste mich eine namenlose Trauer, ein beängstigendes Gefühl von Ewigkeit, wenn ich aus dem Fenster blickte und hoffte, er möge endlich aufhören, dieser dünne, wie auf Fäden rieselnde Schnürlregen, von dem die Leute geradezu stolz sprachen, als handle es sich um eine Sehenswürdigkeit, die man nur in Salzburg bestaunen konnte; oder dieser graue, fast bedächtige Regen, der in schweren Tropfen aus tiefen, im Gebirgskessel um die Stadt eingefangenen Wolken niederging und tagelang nicht aufhören wollte, ein Regen, den die Leute Landregen nannten. Diese beiden Formen des Regens waren dem Kind verhasst, denn sie hinderten es, das Liebste zu tun, nämlich nach draußen zu stürmen, bei den Freunden anzuläuten und vor dem Haus, auf der vom Hausmeister alle paar Wochen gemähten Wiese, herumzutollen; oder mit ihnen einen Wohnblock weiter zu ziehen, bis zu der mit dichtem Gestrüpp bewachsenen Gstätten*, von der niemand wusste, wem sie gehörte, und auf der eines Tages ein Wohnblock gebaut wurde, der uns die schönsten, uneinsehbaren Verstecke unter stacheligen Hecken raubte.

Karl-Markus Gauß, Abenteuerliche Reise durch mein Zimmer. Wien, Paul Zsolnay Verlag, 2019.

* die Gstätten : abschüssige, steinige Wiese (ostösterreichisch umgangssprachlich)

 

Sujet de la composition en français

« Nul doute que Nietzsche eut, à chaque page, le souci d’inventer une langue à l’intérieur de la langue allemande, de donner à Zarathoustra (et de se donner à lui-même) une langue propre, que nul ne pourrait entendre sans rompre avec tout ce qui le rattachait à des siècles de culture chrétienne. » Discutez ce jugement d’un critique.