Le langage du texte traduit
"On ne parle jamais qu'une seule langue, on ne parle jamais une seule langue." Tiphaine Samoyault part de cette citation de Derrida pour illustrer le dilemme du traducteur, partagé entre l'impératif de tout traduire et le constat de l'impossibilité de la traduction. C'est en naviguant entre ces deux extrêmes, ces deux propositions à la fois contradictoires et complémentaires, que l'on découvre que, loin de violer l'intégrité du texte, la traduction est ce qui permet d'en révéler les possibilités, d'en actualiser les variables. Un texte, donc, est composé de l'ensemble de ses traductions, ou, dans les mots de Renan : "Un texte non traduit n'est qu'à moitié publié". A la fois autre et même, le texte traduit fait finalement entendre une troisième langue, qui n'est ni la langue d'origine, ni la langue cible, mais la sienne propre.
Pour illustrer son propos, Tiphaine Samoyault se livre à un exercice de lecture de différentes traductions d'un poème de Sappho, "L'égal des dieux".
https://video.ens-lyon.fr/manifestations/2007/2007-09-20_PLU_Samoyault.mp3 |
Pour citer cette ressource :
Tiphaine Samoyault, Le langage du texte traduit, La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), avril 2008. Consulté le 23/11/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/langues-et-langage/des-langues-tres-vivantes/langues-et-interculturalite/le-langage-du-texte-traduit