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Diachronie et langue ancienne : une approche spécifique

Par Sophie Prévost : Chargée de recherche - CNRS (LaTTiCe - UMR 8094)
Publié par Clifford Armion le 07/12/2009

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Conférence de Sophie Prévost (Chargée de recherche CNRS) du 15 décembre 2009 organisée dans le cadre des conf'apéros 2009-2010.

 

https://video.ens-lyon.fr/eduscol-cdl/2009/2011-12-07_PLU_Prevost.mp3

 

Etudier la langue ancienne a été la norme pendant des siècles. Le fait de travailler sur des états de langue contemporain a permis d'autres approches, le recours à une méthodologie et des modes de raisonnement qui ne sont possibles que lorsque l'on travaille sur une langue avec locuteurs. Travailler sur une langue ancienne ne relève donc plus de l'évidence : nous n'avons qu'une vision partielle de cette langue (pas d'oral), nous ne pouvons recourir à l'introspection (pas de compétence) et notre connaissance de la langue s'est construite par les textes, qui sont précisément notre objet d'étude (d'où une possible circularité, et le fait que le possible de langue tend à rejoindre le possible matériel). A cela s'ajoute le fait que le linguiste, locuteur du 21ème siècle, se trouve nécessairement dans une position anachronique vis-à-vis de son objet. Connaître et décrire les propriétés de l'objet « langue ancienne » de façon plausible suppose de tenir compte de ces différentes spécificités.

Envisager la langue ancienne dans une perspective diachronique se révèle par ailleurs complexe à différents égards, en particulier parce qu'une démarche véritablement diachronique ne se réduit pas à la prise en compte d'états synchroniques successifs : elle doit expliquer comment l'on passe de l'un à l'autre. Au cœur des difficultés se trouve le facteur « temps » : comment opérer une périodisation de la langue et proposer des chronologies des phénomènes ? Quels sont les rythmes des différents types de changements ? Les changements sont-ils reliés entre eux ?

Cette double problématique - travailler en langue ancienne et en diachronie - sera abordée en relation avec celle des corpus, dont elle est indissociable.

Références

HABERT, B. (2000) "Des corpus représentatifs : de quoi, pour quoi, comment ?" In M. Bilger (Ed) , Cahiers de l'université de Perpignan, 31 "linguisitques sur corpus. Etudes et réflexions". Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, p. 11-58.

MARCHELLO-NIZIA, C. (1995) L'évolution du français : ordre des mots, démonstratifs, accent tonique. Paris : A. Colin.

PRÉVOST, S. (2005) "Exploitation d'un corpus de français médiéval : enjeux, spécificités et apports", in A. Condamines (éd) Sémantique et corpus, Paris : Hermès/Lavoisier (Série "Traité IC2"; Cognition et traitement de l'information), p. 147-176 http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/08/77/47/PDF/prevost-biblio7.pdf

PRÉVOST, S. (2008) "Contraintes et spécificités de la constitution d'un corpus de français médiéval", Corpus 7, p. 35-64 http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/36/15/87/PDF/prevost-corpus.pdf

 

Pour citer cette ressource :

Sophie Prévost, Diachronie et langue ancienne : une approche spécifique, La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), décembre 2009. Consulté le 26/12/2024. URL: https://cle.ens-lyon.fr/langues-et-langage/des-langues-tres-vivantes/evolution-du-langage-et-des-langues/diachronie-et-langue-ancienne-une-approche-specifique