"Ponctuations noire, grise, blanche" par Michel Favriaud

Ponctuations noire, grise, blanche 

Organisation et lecture plurielle des textes littéraires

La ponctuation opère une mise en scène et en mouvement du texte, qu'elle actualise et ouvre à l'interprétation. Car la ponctuation est à la fois normée et étonnamment libre. Il serait désastreux aujourd'hui de réduire la ponctuation à de simples ponctuants conventionnels.

On distinguera trois tiroirs ponctuationnels : les signes consacrés, ordonnant la ponctuation noire ; le blanc, reconsidéré en ponctuation blanche ; la différenciation graphique, ouvrant à la ponctuation grise. On se demandera si on peut encore étendre la ponctuation à des éléments sonores et visuels.

Cette panoplie élargie serait de peu d'intérêt si elle ne permettait de mieux comprendre l'organisation des textes littéraires, ici principalement poésie et théâtre contemporains, et notamment l'agencement d'unités discursives, qui ne réduisent pas à la phrase. La polysémie des textes tiendrait en partie à la prise en compte de ces différentes unités discursives et à leur intrication, concordante ou discordante, permettant au lecteur d'actualiser ou non différents parcours.

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