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Réflexions sur la légende noire italienne : le Mezzogiorno sous domination étrangère (XV° siècle)
par Roxane Chilà, publié le 10/01/2014Cette intervention fait le compte-rendu de difficultés méthodologiques dans le cadre de la préparation d'une thèse d'histoire médiévale portant sur la cour de Naples au milieu du XVe siècle. Il s'agit de la difficulté à situer ce travail par rapport à une une tradition historiographique particulière à l'Italie, la légende noire de la présence espagnole à l'époque moderne. Pour Roxane Chilà, l'objet de cette thèse, la période de la première implantation dans la péninsule des Trastamare, suite à la conquête du royaume de Naples par Alphonse le Magnanime en 1442, n'est généralement pas intégrée à ce lieu commun de l'histoire italienne, dont la force d'attraction n'a cependant cessé de la préoccuper, et même de l'induire en erreur. En cherchant dans la tradition historiographique moderne et contemporaine des points de repères pour mettre en perspective l'histoire du Mezzogiorno médiéval, elle a longtemps négligé d'examiner la période antérieure au XVe siècle. Maintenant que cette erreur est réparée, Roxane Chilà est désormais d'une grande prudence avec cette tradition historiographique protéiforme et parfois contradictoire, qui constituerait d'ailleurs un passionnant objet d'étude.
La Rota Vergilii dans le "Paradis"
par Anna Pia Filotico, publié le 27/09/2013L’étude vise à souligner le rôle fondateur de la mémoire dans le dialogue qui s’établit entre Dante et son lecteur. Le texte choisi pour montrer cette relation comprend la série des chants X-XIV du Paradis, les chants du Ciel du Soleil. La séquence narrative, dans sa section centrale, les chants XI et XII, célèbre la gloire de François d’Assise et Dominique de Guzmán, et déplore les dégénérescences des deux ordres fondés par les Saints. Une symétrie indiscutable, clairement construite et signalée, relie les deux chants. Elle cache néanmoins un autre chemin aussi bien balisé que le premier : un parcours qui s’étend pour la totalité des vers relatifs au Ciel du Soleil, avec une marque trinitaire très forte qui donne unité et mouvement cohérents à la narration jusqu’au passage au Ciel de Mars (XIV, 82). Encadré et présenté par ce schéma, le ciel est construit par Dante sur la base ternaire de la progression, aussi bien thématique que stylistique, que tout lecteur averti contemporain de Dante aurait aisément pu reconnaître, celui que la doctrine des trois styles résumait par la Rota Vergilii. Les finalités poétiques d’une telle construction sont très importantes car si d’un côté elles reproduisent dans le ciel charnière des sept visibles du Paradis la macrostructure trinitaire du poème, de l’autre côté elles produisent aussi un écart à mettre en valeur à propos de la notion de style généralement acquise à propos de la Comédie de Dante.
Dante et les artistes
par Véronique Rouchon, publié le 27/09/2013Par le biais de quelques vers célèbres extraits du Purgatoire XI (79-99), Dante a été retenu comme le chantre des arts picturaux des années 1300. Sous son influence, la figure du peintre s'est détachée de celle du simple artifex, de celui qui travaille la matière, et elle est venue cheminer auprès de celui qui travaille la langue. La capacité créatrice du poète entraînait avec elle celle de l'artiste, qui lui est comparé. Ainsi exstirpé du domaine des seuls arts manuels, l'artisan-artiste s'est élevé vers les arts libéraux – selon une nouvelle configuration dans laquelle on a accordé à l'intervention de Dante un rôle décisif. Pourtant à la lumière de quatre moments choisis dans la quatrième décennie du XIVe siècle, un toilettage de Purgatoire XI semble nécessaire pour l'alléger de toute surcharge interprétative. Car la frontière entre arts de la main et arts de l'esprit ne s'est sans doute considérablement assouplie, jusqu'à une certaine perméabilité, qu'à partir des années 1330, soit à une génération de distance de l'écriture du Purgatoire.
"De Vulgari Eloquentia" et "Convivio"
par Irène Rosier-Catach, publié le 13/09/2013L’on a souvent opposé la noblesse du latin, affirmée dans le Convivio, et la noblesse du vulgaire, vantée dans le De vulgari eloquentia. Cette contradiction n’est qu’apparente, et repose sur deux acceptions de la noblesse différentes. Plus important, la noblesse du vulgaire naturel est bien différente de la noblesse du vulgaire illustre, exposée surtout dans le 2e livre. Et cette dernière correspond par contre à la noblesse définie dans le Convivio IV. A partir de ce constat, on peut mettre en parallèle la construction de l’homme noble et du vulgaire illustre, du Convivio et du De vulgari eloquentia : désir de savoir et désir de bien parler, constat que tous les hommes ne le réalisent pas également, inégalité expliquée par une grâce particulière, devoir qui incombe à ceux qui la possèdent de guider et régir les autres, nécessité pour ceux qui sont dotés de cette grâce de la « cultiver » afin qu’elle donne ses fruits, et responsabilité prise par Dante de le leur enseigner.
Les études dantesques en France, de Claude Fauriel à nos jours
par Claude Perrus, publié le 06/09/2013L’histoire de la dantologie française coïncide, à ses débuts, avec l’apparition de la littérature italienne dans les programmes de l’enseignement supérieur. De Claude Fauriel et Frédéric Ozanam jusqu’aux chercheurs d’aujourd’hui, on voit se dessiner les grandes lignes de l’interprétation de l’œuvre de Dante, avec le concours de la philologie romane, de la philosophie et de l’histoire médiévale. Les sources et les modèles de Dante ont fait l’objet, au XXème siècle, d’études approfondies. Mais le champ de la recherche linguistique et celui de la stylistique sont encore loin d’être épuisés.